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Grand Angle

Wikileaks : Les réalités sur le Sahara Occidental, l'ambassade américaine lance un pavé dans la marre

Les lecteurs habituels de la presse occidentale, notamment espagnole, vont être surpris par la note diplomatique révélée par Wikileaks dernièrement. L'ambassade américaine à Rabat a dressé un descriptif pragmatique des réalités au Sahara Occidental qui tranche avec la propagande médiatique actuelle, notamment dans les pays voisins.

Publié
La population de Laâyoune accueillant le Roi Mohammed VI, lors de sa visite en 2006.
Temps de lecture: 4'

La note en question, classée confidentielle, a été envoyée le 17 août 2009 de l'ambassade des Etats-Unis à Rabat. Intitulée «Western Sahara Realities», elle tient ses promesses et offre au lecteur une analyse riche des réalités sur le terrain et à propos des négociations concernant l'avenir du Sahara. Les Etats-Unis sont manifestement très intéressés par les évolutions.

Premier constat d'ordre général : un changement important s'est opéré au Maroc depuis l'avènement au trône du Roi Mohammed VI. Alors que son père était en guerre pendant des années avec l'opposition de gauche et craignait son armée suite aux deux tentatives de coup d'Etat, Mohammed VI n'a, selon les diplomates américains, pas besoin de répression pour régner.

En anglais dans la note : «Hassan,twice victim of coup attempts and for years at war with the left, used Western Sahara to bolster nationalism and park his army far away in the desert. More recently, however, that link has blurred. King Mohammed VI is more secure, maintained in power more by love than fear and facing no apparent major domestic threat.»

Au Sahara, un changement serait également palpable, opéré sur fond de développement économique important. Les avantages fiscaux, dont bénéficieraient surtout certains clans, auraient malgré tout un effet important sur l'économie locale. Les investissements sont au dessus de la moyenne dans le reste du Maroc, et ont permis à Laâyoune de devenir la première ville marocaine sans bidonvilles. Selon la note, le développement urbain y dépasse le niveau atteint par d'autres villes de la même taille au Maroc. En général, les indicateurs sociaux seraient meilleurs au Sahara que dans les autres provinces du royaume.

Au niveau des droits humains, l'ambassade américaine note que de réels progrès ont été accomplis, atteignant le même niveau que dans le reste du territoire. En 2009, des sources contactées par rapport à cette question, auraient affirmé que «le territoire est calme, et les habitants ont l'espoir de voir quelques avancées politiques».

Des avancées que l'analyste observe déjà. L'entrée en scène du Parti Authenticité et Modernité (PAM) dans ce qui est un lieu fort de l'Istiqlal, anime la politique locale. «Cette réelle concurrence politique, si elle ne relève peut-être pas d'un vraie démocratie, semble beaucoup plus ouverte que le système cubain du Polisario.» Sic!

L'original en anglais : «This real political competition, while perhaps not democracy, seems far more open than the Cuba-like Polisario system.»

Un autre enseignement de cette concurrence politique au Sahara selon l'ambassade américaine : une grande partie de la population locale serait en faveur de la souveraineté marocaine sur le territoire. Ainsi, selon la note, «le principal objectif de la plupart des Sahraouis est plutôt auto-gouvernement ('self-government') qu'auto-détermination; un désir de protection de l'identité plutôt que d'indépendance, d'armée et d'ambassades.»

Par contre, s'il y a des avancées sur les droits humains, il reste des lignes rouges à ne pas franchir. «Ce que les opposants du Maroc ne peuvent pas faire est de s'organiser explicitement pour aboutir à l'indépendance ou à un referendum sur la question. Ils ne peuvent publier ou même distribuer des tracts à ce sujet. Des ONG pro-indépendance qui veulent s'enregistrer auprès des autorités locales se voient refusés leurs statuts. L'Association Sahraouie des Droits de l'Homme est citée en exemple.

Une limitation de droits que l'ambassade américaine ne juge pas nécessaire. Au contraire, selon l'analyste, «accorder ces droits ne serait pas seulement juste, mais aiderait aussi à établir la confiance dans une solution consensuelle qui impliquerait la ré-intégration.»

Algérie – Maroc et le Sahara occidental, ou le paradoxe de l'œuf et de la poule

Le Sahara, c'est aussi l'implication non-avouée de l'Algérie. L'analyste de l'ambassade voit ici un problème de taille : «Le processus de l'ONU reconnaît en tant que parties aux négociations le Maroc et le Polisario. Cette asymétrie rend toute résolution difficile, ne reconnaissant pas le rôle déterminant joué par Alger, que les Marocains considèrent comme le véritable ennemi dans cette dispute.»

En anglais : «The UN process recognizes the parties in the negotiations as Morocco and the Polisario. This asymmetry makes any resolution difficult, as it does not recognize the determinative role of Algiers, which the Moroccans see as their real adversary in this dispute.»

Mais les difficultés ne s'arrêtent pas là. L'auteur de la note trouve une image forte pour décrire l'impasse dans laquelle se trouvaient les parties au conflit (impasse qui n'a pas beaucoup évoluée depuis août dernier). «L'Algérie, le Maroc et la dispute autour du Sahara occidental, c'est un paradoxe de l'œuf et de la poule. L'Algérie a indiqué que la situation ne peut s'améliorer tant qu'il n'y aurait pas une auto-détermination au Sahara occidental. Le Maroc […] reste convaincu qu'il n'y aura pas d'accord si les relations avec l'Algérie ne s'améliorent pas.» Selon la note, les autorités marocaines seraient prêtes à se rapprocher de l'Algérie, même sans règlement de la question sahraouie – alors que pour l'Algérie, cette question passerait en priorité. Par où commencer ?

Si entre les deux grands pays du Maghreb, la situation semble bloquée, la note révèle que tel n'est pas le cas, à priori, au niveau international. «Aucun membre du P5 [membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ndlr] ne s'opposerait à une solution basée sur l'autonomie.»

Mais l'analyste reconnaît aussi que le dossier du Sahara n'était -au moment de l'écriture de la note- pas en haut de l'agenda de la communauté internationale. «Nous n'avons constaté que de résoudre un conflit dans lequel il n'y a pas eu de réels combat depuis 18 ans n'était pas une urgence ou priorité pour la communauté internationale». Un constat qui sera à nuancer aujourd'hui, après les évènements de Laâyoune.

ouef
Auteur : wafi 18
Date : le 08 décembre 2010 à 16h05
bla bla et bla..........................................................................................................................................................................................................................................un grand magrebe est le futur?
froncois
Auteur : mallet
Date : le 08 décembre 2010 à 15h00
et puis quoi encore tu veut pas mon ku avec le sahara est marocain pas algechiens ou polizbel mais franchement resté ché vous les egorgeurs denfants
réalité sur le sahara
Auteur : sakki
Date : le 08 décembre 2010 à 11h45
bonjour à tous

2 erreurs à mon avis commis par le Maroc
1) au début des années 76 77 78 79 l'Algérie demandait juste un petit passage pour aller rejoindre l'océan chose que les marocains refusaient
2) il fallait pourchasser les séparatistes au delà de Tindouf et tout le monde (les amis du Maroc) conseillaient mais le Maroc refusait ne pas user de droit de poursuivre le polisario à Tindouf
wikileaks
Auteur : sakki
Date : le 08 décembre 2010 à 11h37
le maroc a commis 2 erreurs lourdes de conséquence
tout au début dans les années 70(76 77 78 79) l'algérie demandait juste un petit passage pour qu'elle puisse rejoindre l'océan les conseillers du Feu Hassan II ont refusé et de 1
et de 2 un haut responsable américain de la défense de l'époque à conseillé au Maroc de pourchasser les séparatistes au delà de Tindouf chose que le Maroc avait refusé
Nuances!
Auteur : ALI1955
Date : le 06 décembre 2010 à 22h04
Ce n'est pas dans les habitudes marocaines d'égorger un être humain, contrairement à l'Algérie, qui n'ont fait que qu'égorger leurs compatriotes pendant leurs années de guerre civile, avec des dizaines de milliers de crimes, même en en plein Ramadan! Les porteurs d'armes blanches, pendant les dernières évènements au Sahara marocain éraient guidés, et payés par les terroriste algériens, pour semer le trouble dans la région avec des crimes odieux et sataniques. Celui qui ne connait pas bien le Maroc et les marocains a tout perdu à l'avance. Et c'est ce qui vient d'arriver à tous ses ennemies , et on est qu'au début!
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