Le siège du département de l’Intérieur a accueilli, hier après-midi, une réunion particulière. Aux côtés des ministres de l’Intérieur et de la Justice, les chefs de la DGED, DGST et DGSN, le n°2 de la gendarmerie, l’inspecteur général des Forces auxiliaires et l’ensemble des walis et gouverneurs étaient appelés à garantir la transparence des prochaines échéances électorales.
A l’issue de cette réunion, tous les représentants de l’Administration territoriale sont désormais sommés d’ «observer la neutralité totale, en appui au choix démocratique adopté par le Maroc» afin de «consacrer la crédibilité» de l’opération électorale souligne un communiqué parvenu à notre rédaction.
L'affaire de Rhamna
Le timing de la rencontre peut rassurer des formations politiques, notamment le PJD, qui redoutent une collusion entre certains gouverneurs et walis et des intérêts partisans. La semaine dernière le ministère de l’Intérieur a dépêché, sur ordre du chef du gouvernement, une commission d’inspection pour auditionner le gouverneur de la province de Rhamna sur de présumées pressions de sa part sur une militante du PJD afin qu’elle ne se présente pas au scrutin communal du 4 septembre.
Une «défection» qui aurait arrangé les intérêts d’un PAMiste. En ligne de mire des islamistes d’autres gouverneurs de la région de Marrakech-Tensift qu’ils soupçonnent de proximité avec le parti au Tracteur. D’autres cas à Nador et Kenitra ont été également signalés par la société civile et des acteurs politiques.
Même si pour le moment aucune sanction n’a été décidée contre les mauvais représentants de l’Administration territoriale, force est de constater que la réunion au ministère de l’Intérieur est une mise en garde adressée à ceux ou celles tentés de favoriser un candidat au détriment des autres, comme cela était largement répandu sous l’ère de Driss Basri.
L’option de nouvelles nominations de walis et gouverneurs s’éloigne ?
Cette réunion consacre également la mise à l’écart de la possibilité de nommer de nouveaux walis et gouverneurs. Le président du groupe des députés de la Lampe, Abdellah Bouanou, avait plaidé pour évincer de la tête des régions et préfectures toutes personnes soupçonnées de proximité avec le PAM.
En 2009 et à cinq mois des communales du 12 juin, la nomination de plusieurs gouverneurs semblait aller en faveur du PAM fondé par Fouad Ali El Himma.