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Grand Angle

Maroc : Les femmes sont une réelle opportunité pour le marché du travail [Etude]

Alors qu’elles sont toujours minoritaires sur le marché de l’emploi, bien que représentant 47% des diplômés de l’enseignement supérieurs, les femmes sont une réelle opportunité pour le marché du travail du Maroc, affirme une nouvelle étude. Le gouvernement est appelé à prendre des mesures.

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«Le faible taux de participation de la main-d'œuvre féminine au Maroc entrave le plein potentiel du pays pour le développement économique». C’est ce que conclut une nouvelle étude intitulée «Opportunités et challenges pour la participation de la main d’œuvre féminine sur le marché du travail au Maroc», fraîchement publiée et réalisée par l’experte Yuko Morikawa de l’Agence japonaise de coopération internationale.

Baisse sur la dernière décennie

L’étude passe en revue les différents rapports, enquêtes et sondages publiés ces dernières années concernant l’emploi au Maroc, dont ceux du Haut-Commissariat au plan (HCP). Les points clés évoquent essentiellement le taux de participation des femmes et l’évolution de celle-ci au cours de la dernière décennie. En effet alors que les femmes représentent 50% de la population nationale et 47% des diplômés de l'enseignement supérieur, elles ne sont que 26% de la population active en 2010. Et ce taux a même reculé de 4% entre 1999 et 2010.

D’après le rapport, plusieurs facteurs expliquent cette situation. Il évoque notamment les valeurs sociétales, le niveau d’éducation des filles, les préférences des employeurs dans certains secteurs et même le rôle des institutions sociales. «Grâce à ces institutions, le Maroc peut accroître la participation des femmes au marché du travail via la modernisation de son cadre juridique, en particulier en ce qui concerne droit de la famille», recommande l’auteure qui fait allusion à l’autorisation du mariage de mineure qui peut légalement être accordée par un juge.

Mentalité

Le rapport fait également état de la situation des femmes de plus en plus diplômées en milieu urbain, mais qui ne trouvent pas toujours un emploi. D’après l’auteure, des secteurs comme le tourisme, l’industrie manufacturière et même l’électronique pour les plus instruites peuvent être des locomotives de l’employabilité féminine.

L’experte de l’AJCI estime également que le Maroc, comme de nombreux pays musulmans, se heurte encore à des considérations culturelles qui font en sorte que l’emploi reste toujours l’apanage de certaines femmes. Elle rappelle un sondage du World Value Survey selon lequel 54% des Marocains pensent que les postes de manager doivent être attribués aux hommes parce qu’ils seraient meilleurs que les femmes, tandis que 20% seulement pensent le contraire. 

Le rapport insiste sur le manque à gagner économique enregistré par le Maroc lorsqu'il n'utilise pas pleinement le potentiel des femmes, appelant Rabat à «reconnaître» cette situation. Certaines Marocaines bénéficient déjà du programme de l'Union pour la Méditerranée sur l'employabilité des femmes lancé en septembre 2014, mais l'auteure du présent rapport estime que Rabat devrait prendre ses propres mesures gouvernementales. «Il est vrai que la participation de la main d’œuvre féminine est une question complexe et exige la coordination minutieuse de nombreux intervenants afin de pleinement répondre à tous les défis. Sous le leadership du gouvernement, le travail main dans la main des ministres et organismes permettra de mettre en place des politiques efficaces», argue Yuko Morikawa.

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