Visiblement Abelaâdim El Guerrouj n’a pas encore accepté les conditions de son limogeage par le roi Mohammed VI suite à la proposition du chef du gouvernement. Il aurait espéré une «sortie honorable». Cinq jours après la nomination de son successeur Khalid Berjaoui, l’ancien ministre refuse toujours d’effectuer la cérémonie de passation de pouvoirs. Une première au Maroc. D’habitude, celle-ci se déroule immédiatement après que les nouveaux ministres aient été présentés au monarque et pris avec lui la traditionnelle photo de famille.
El Guerrouj brise ainsi une tradition, préférant quitter la capitale pour se ressourcer chez la zaouïa Boutchichiya à Ahfir. Le samedi 23 mai, vêtu d’une djellaba blanche il a assisté à une veillée religieuse organisée en hommage à la mémoire du fondateur de la Tariqa, le cheikh Mokhtar Boutchich. Une présence qui semble calculée.
Préparer sa revanche
En effet, l’ex-ministre, originaire de Berkane, nourrit encore des ambitions politiques locales. Il a travaillé à les réaliser dès les premiers mois de sa nomination en janvier 2012 au sein du gouvernement Benkirane I, à la tête du département de la Fonction publique et la modernisation des secteurs administratifs.
Il avait d’ailleurs animé et financé l’organisation de plusieurs meetings politiques du Mouvement populaire dans sa région natale. Des rendez-vous ayant connu la présence du secrétaire général du MP, Mohand Laenser et de l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine. A l’époque les trois hommes vivait la parfaite lune de miel. Mais celle-ci n’a pas duré dans le temps. Après le scandale de la facture des chocolats, El Guerrouj avait perdu le soutien de ses alliés. La suite est connue.
Les échéances des élections communales et régionales lui offrent deux belles opportunités pour rebondir. Le soutien des maitres soufis de la région lui serait d’un apport considérable dans sa volonté de revanche politique. Mais pour le moment Abdelaâdim El Guerrouj se mure dans le silence. Il n’a pas encore décliné ses futurs projets. Se présentera-t-il aux prochains scrutins sous les couleurs du MP ou optera-t-il pour une autre bannière politique où il serait bien accueilli et mieux traité ?