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Grand Angle

Conflit au port de Sète : L’association MRE répond aux accusations de détournement

Suite à la publication de notre article sur les accusations de «détournement de clients et arnaque de voyageurs MRE» par une association MRE au port de Sète, celle-ci est finalement sorti de son silence. Yabiladi a pu s’entretenir avec l’un des responsables qui a pu fournir sa version des faits.

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Temps de lecture: 3'

«Nous ne nous reprochons rien», déclare d’entrée de jeu Ahmed Farkouss, secrétaire de l’Association des usagers au port de Sète (AUFM) dans un entretien avec Yabiladi. Il réagit ainsi aux accusations de «détournement de clientèle et d’arnaque de MRE» au port de Sète formulées par Euromer et l’Association France des deux mers.

«Nous négocions uniquement pour les adhérents»

Yabiladi avait tenté en vain de le joindre mercredi, mais aujourd’hui ce responsable de l’association mise en cause nous livre sa version des faits. «Tout cela est faux. C’est une diffamation très grave», clame M. Farkouss avant de poursuivre : «ici au port, nous faisons tout pour aider nos compatriotes à obtenir des prix intéressants. Nous négocions uniquement pour les adhérents de l’association et lui [le gérant d'Euromer Fabien Sala, ndlr], il croit que ce sont ses clients».

D’après Ahmed Farkouss, les efforts de l’Association portent leurs fruits, puisqu’il assure avoir pu obtenir en faveur des transporteurs affiliés à l’AUFM une promotion valable de janvier au 30 mai 2015. «La traversée pour une personne avec un fourgon ne coûte que 365 euros, alors que le tarif normal est de 615 euros», explique-t-il. «Si nous traitons avec GNV, c’est pour avoir des prix préférentiels de ce genre. Mais certaines agences ne sont pas contentes parce qu’elles ont eu l’habitude de gagner sur le dos des Marocains. Pour eux, les MRE sont des vaches à lait», ajoute le militant associatif, soulignant que l’AUFM ne faiblira pas dans son élan à cause des «fausse accusations», notamment d’Euromer.

La vérité, rien que la vérité ?

Cependant, ce qui interpelle particulièrement dans cette histoire c’est qu’Euromer a accusé deux membres de l’association dont son secrétaire Ahmed Farkouss d’avoir mené les «détournements de clients» alors qu’ils étaient salariés pendant plus de 5 ans au sein de l’agence de voyages. Mais pour son cas, M. Farkouss nie fermement. «Je n’étais pas salarié. C’est le trésorier de l’association qui était salarié. Eux ils sont à Montpellier», assure–t-il.

Mais, des documents que nous avons pu nous procurer montrent qu’il a bien été employé chez Euromer en tant que «Conseiller en billetterie». Après lui avoir évoqué ces preuves, M. Farkouss est revenu sur ses premières déclarations. «Comme je suis à mi-temps à l’association, je faisais quelques heures chez Euromer. Je n’ai jamais été embauché. C’est le trésorier qui était en CDI», déclare-t-il, affirmant qu’il ne «connait rien à la billetterie».

«J’ai commencé avec un CDD en 2009», avoue-t-il ensuite soulignant que c’est un contrat auquel il n’avait pas «fait attention» et qu’avec la faillite de la Comarit il avait passé huit mois sans activité car, aucun bateau n’assurait la navette. «J’ai arrêté avec eux à fin septembre 2014, je n’ai pas travaillé en octobre et j’ai travaillé juste quelques heures en novembre. Depuis, je n’ai plus été avec eux», explique le secrétaire de l’AUFM. Pourtant, le gérant d'Euromer affirme que M. Farkouss est resté salarié «jusqu'à il y a deux mois, date de son licenciement».

Mais pour quelles raisons ? «Il [Fabien Sala, ndlr] n’avait plus besoin de moi. C’est quand il avait besoin de moi qu’il m’appelait, parfois quand il avait un manque de personnel», avance M. Farkouss, assurant que sa tâche était bien concise. «Je travaillais au parking pour dispatcher les voitures entre la douane et la police. J’étais payé au smic par rapport aux heures que je faisais», indique-t-il, niant également les prises de positions du Port de Sète et du Consulat du Maroc à Montpellier. Nous avons à nouveau tenté de contacter chacune de ces administrations pour obtenir leurs version, mais en vain.

Nous avons par contre pu avoir la version de GNV. «Je peux vous confirmer que GNV n'a pas porté plainte contre cette association [AUFM], avec laquelle nous entretenons de bonnes relations», confie à Yabiladi Irene Parmeggiani, la responsable communication de la compagnie italienne.

Pourtant, une autre association au port de Sète, France des deux mers, a témoigné contre l’AUFM, disant même que plusieurs MRE se seraient plaints de leurs agissements. Le président de cette association, Oussine Kerbal «est manipulé par Euromer», déclare M. Ferkouss, assurant que les accusations d'arnaques de MRE sont également fausses. «Nous ne prenons pas d'argent aux MRE. La déclaration de marchandises leur est fournie par GNV. Nous n'aidons que ceux qui ne savent pas écrire et nous ne leur prenons jamais de l'argent pour ça», déclare-t-il.

Euromer persiste

Mais du côté de l'agence de voyage, on ne semble pas surpris. «Je me doutais bien qu’il dirait autre chose», lance le gérant Fabien Sala martellant qu' «ils ont commencé le détournement de clients en récupérant [ses] fichiers clients pour les vendre à d’autres agences». L’homme, qui a déjà porté plainte, dit avoir des témoignages écrits de clients qui «ont réservé chez Euromer et ont reçu des billets venant d’autres agences».

Aujourd’hui en tout cas, c’est la parole des uns contre celle des autres. Mais une chose est certaine, les MRE se seraient bien passés de cet imbroglio judiciaire à la veille de l’opération transit. Selon Euromer, le procès contre l’AUFM devrait débuter après l’été. Affaire à suivre !

Article modifié le 2015/05/22 à 00h26

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Auteur : paysan81
Date : le 21 mai 2015 à 21h30
Moi on me volé des clients de cette manière je porte plainte...

Tout le monde s accusent personne ne vas en justice ?

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