Le eans marocain souffre de la concurrence tunisienne et turque. Les exportations de jeans ont connu un repli de 7% cette année par rapport à 2009, rapporte La Vie Eco. Et ce, bien que le chiffre d’affaires du secteur avoisine les 7 milliards de dirhams, soit environ 22% des exportations du textile marocain. Ce manque de compétitivité par rapport aux produits tunisiens et turcs s’explique par l’innovation dont ont fait preuve ces concurrents. Contrairement aux industriels marocains qui ont plutôt misé sur les prix.
Assez pour susciter l’inquiétude de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith). Pour rattraper leur retard, les opérateurs marocains miseraient à leur tour sur la recherche et l’innovation. Les programmes "Imtiaz" et "Moussanada", lancés en décembre 2009 par le ministère de l’Industrie, devront contribuer à atteindre ces défis. Moussanada aiderait à accompagner les PME du secteur du textile dans leur démarche de modernisation et d’amélioration de leur compétitivité. Les entreprises textiles souhaitant bénéficier d’une prime à l’investissement à hauteur de 20% seront elles supportées par l’Imtiaz.
De quoi redonner le moral à un secteur alourdi par le coût élevé de sa main-d’œuvre. Un handicap comparé à des pays comme la Chine et Bangladesh où les coûts de la main-d’œuvre sont respectivement 4 fois et 10 fois moins élevés. Néanmoins, le Maroc reste le sixième fournisseur d’articles en jeans aux marchés européens et sonde même à présent les pays de l’Amérique du Nord, en vertu de l’accord de libre-échange signé il y a cinq ans avec les Etats-Unis. La réussite dans ce nouveau front redonnera certainement des couleurs au jeans «made in Morocco».