Selon les organisateurs du campement, un certain «Ahmed Daoudi» alias «Djija», qui reçoit actuellement des soins à l'hôpital de Laâyoune, est revenu dimanche soir dans le camp, avec d’autres jeunes à bord de deux véhicules. Le groupe qui avait en sa possession des cocktails Molotov, aurait tiré trois coups de feu en tentant de forcer la barrière érigée par les forces publiques à l’entrée du campement. Les forces de l’ordre auraient donc agi par légitime défense, comme l’a indiqué un communiqué du ministère de l’Intérieur transmis à la MAP. «Les forces de l’ordre ont réagi à un tir venant d’un véhicule occupé par des jeunes», a déclaré le ministère.
Selon des informations recueillies auprès de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH), des jeunes auraient effectivement tenté de pénétrer dans le campement et mettre le feu à des tentes. Les échauffourées qui ont suivi auraient débouché sur des échanges de coups de feu. Bilan : un mort et des blessés admis à l’hôpital.
Comme on pouvait s’y attendre, plusieurs versions de ces événements ont fait le tour de la presse nationale et internationale. Pour les militants Sahraouis, la version officielle est loin de la réalité. «Il n'y a pas d'armes ici. Il serait impossible d'obtenir une arme à feu parce qu’il y a beaucoup de barrages routiers», a déclaré un habitant du camp Gdeim Izik.
Une chose est sûre, c’est que le campement installé dans la région de «Lemriyat» sur la route de Smara, à environ 18 kilomètres à l’est de Laâyoune, est à l’origine des incidents. Selon l’OMDH, ce campement a été érigé par des citoyens en signe de protestation. Ils réclamaient l'amélioration de leur situation sociale. C’est ainsi que l’OMDH s’est exprimée dans un communiqué, dans lequel elle a rejeté «l’instrumentalisation politique de la part de toute partie de ce mouvement de protestation».
Hélas, le campement hors du périmètre urbain de Laâyoune a été récupéré à des fins politiques. Ce drame est arrivé au moment où Christopher Ross, l’envoyé personnel de Ban Ki-moon était à Rabat pour la relance des négociations entre le Maroc et le Polisario.