Vendredi, la Bourse du Travail de Saint Denis a accueilli un rassemblement «contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire». Plusieurs associations ont pris part à cette rencontre organisée dans un climat politique post-attentats. Une soixantaine d’associations, de partis politiques, dont le Parti communiste français (PCF) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), et d’organisations comme l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) avaient appelé à la tenue de cette rencontre, indique l’AFP.
Dans une salle comble, quelques intervenants de milieux associatifs sont revenus sur le climat qui règne depuis les attentats de Paris et les meurtres de l’Hyper Casher. Des témoignages sont revenus sur les actes islamophobes qui visent notamment les enfants issus de familles musulmanes. Un père de famille a par exemple indiqué que son fils a été traité de «sale jihadiste» par son professeur, sans que l’affaire ne soit prise au sérieux, indique l’AFP. Une mère de famille voilée a également avoué sa crainte de voir ses enfants prendre la voie radicale à cause du «climat de peur et de haine» qui règne.
Les politiques boudent
Si certaines figures du milieu politique (gauche comme droite) avaient participé au grand rassemblement de Paris, cette fois aucun grand nom n’a été présent dans ce meeting. A part la composante du Front de gauche Ensemble, le PCF et le NPA ainsi que d’autres structures comme l'UOIF, le Parti des Indigènes de la République, les Indivisibles, Présence musulmane ou encore le Collectif enseignant pour l'abrogation de la loi de 2004 (CEAL) ont choisi de s'associer à l'appel du collectif luttant contre l'islamophobie.
Le PG (Parti de la Gauche) de Jean-Luc Mélenchon a, lui, refusé de s’associer au rassemblement. Selon son coordinateur général, Eric Coquerel, qui s’est confié à L’Express, «le terme d'islamophobie nous pose problème depuis plusieurs années. Il est difficile en effet de faire la part entre la libre critique de la religion et le racisme. Coquerel estime aussi que certains signataires de ce meeting «posent problème» car ils sont, selon lui, des «organisations communautaristes» ou qui ont «une vision politique de l’islam».
Autre défection, celle des Verts, qui ont annoncé à la dernière minute le retrait de leur participation en raison de la présence de certaines associations «jugées polémiques et hostiles à la laïcité», d’après François de Rugy, député EELV, cité par l'AFP. Le parti fait ainsi référence aux Indigènes de la République ou l'UOIF, considérée proche des Frères musulmans.