Du nouveau dans l’affaire de la mise à l’écart de l’ancien wali de Guelmim, Ali El Admi, alias Omar El Hadrami. Des têtes d’affiche de sa puissante tribu, les Rguibates-Bouihates, sont sorties de leur silence pour regretter, sur un ton très diplomatique, l’éviction de leur cousin.
Tout en se gardant d’appeler à des formes de protestation comme avec l'exemple de la réaction de représentants de la société civile et de partis politiques -y compris même de la majorité gouvernementale-, ils se disent convaincus «que depuis que ses pieds ont foulé le sol de la patrie, il ( El Hadrami) est la cible d’actes suspects de la part de personnes qui n’ont pas souhaité son retour», indiquent-ils dans un communiqué.
Est-il allé un peu trop loin ?
Une source locale, nous confie que l’ex-wali est allé un peu trop loin dans son projet de combat contre les poches de la prévarication dans la région de Guelmim-Smara. Et d’expliquer que «dès les premiers jours de sa prise de fonction, il a ouvertement déclaré la guerre contre quelques notabilités à la municipalité et au conseil provincial. Une mauvaise tactique de sa part qui brise une règle d’or au Maroc recommandant aux walis et gouverneurs de ne jamais entrer en conflit avec des notables ayant de solides relais au ministère de l’Intérieur».
La proximité d’Ali El Admi avec certains acteurs de la société civile de gauche aurait, également, pu précipiter sa disgrâce. «D’habitude, un représentant de l’Administration territoriale veille à prendre une certaine distance avec les milieux de la contestation. Une autre gaffe de l’ancien membre fondateur du Polisario», précise la même source.
L’ex-wali est-il sanctionné pour son indépendance ou parce que certaines forces à Rabat appréhendent les conséquences de sa popularité dans une région sensible ? La réponse indirecte à cette question figure sur le communiqué de la tribu Rguibates-Bouihates accusant certaines parties, mais sans la nommer, d’être à l'origine d’une «offensive» contre El Admi, et ce, depuis son retour au Maroc en 1989 en réponse à l’appel lancé par Hassan II : «la patrie est clémente et miséricordieuse».
En 2012, les résultats d’une enquête sur les personnalités sahraouies les plus populaires à Tindouf avaient révélé qu’El Admi, alias El Hadrami est arrivé premier alors qu’il avait quitté les camps en 1989. El Admi a passé un an à la tête de la wilaya de Guelmim-Smara.