Islamophobie : Marine Le Pen fustige un eurodéputé FN ami du Maroc

Marine Le Pen, a démi l’eurodéputé Aymeric Chauprade de sa responsabilité en tant que «conseiller spécial pour les questions internationales» auprès de la présidente. Il a violé une loi sacrée au FN, ne pas suivre les directives de la présidence, se montrant plus extrémiste que la patronne du Front national.

L’homme qui se présente comme un «expert» en tout a de nouveau dérapé. Selon ce disciple de Samuel Huntington, le père de la théorie du «Choc des civilisations» : «Une 5e colonne puissante (de musulmans) vit chez nous et peut se retourner à tout moment contre nous en cas de confrontation générale  (…) On nous dit qu’une majorité de musulmans est pacifique, certes. Mais une majorité d’Allemands l’était avant 1933 et le national-socialisme».

Craignant d’être attaquée en justice par les organisations antiracistes, Marine Le Pen a demandé à ses lieutenants dans un premier temps d’interdire la diffusion de la vidéo de Chauprade sur le site du FN. Mais le mal était déjà fait.

Il défend la marocanité du Sahara et veut chasser les immigrés de France

Etre un adepte du choc des civilisations n’empêche pas Chauprade d’offrir ses services à des pays musulmans, comme c’était le cas au Maroc. L’homme est un défenseur de la marocanité du Sahara. Il fait, d’ailleurs, partie de la délégation des pétitionnaires que Rabat engage, au même titre que des Américains et des Espagnols, lors des travaux de la «4^e commission des Nations-Unies des questions politiques spéciales et de la décolonisation».

Visiblement, ses positions extrémistes sur l’islam et l’immigration n’ont guère empêché son recrutement par les Marocains en quête de profils européens. Pourtant, l’homme est connu pour être un adepte de la solution radicale contre les immigrés attachés à leurs cultures, préconisant «le départ de tous ceux qui ne veulent pas adhérer à notre civilisation produit de plus de 1500 ans d’histoire». C’était lors d’une conférence datant du 14 septembre à Marseille, soit presque un mois avant qu’il ne s’envole à New York pour plaider la position du Maroc sur la question du Sahara occidental.

Des idées qu’un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur sous le gouvernement De Villepin, avait déjà exprimé publiquement et continue de faire. Preuve en est son dernier passage filmé du 12 janvier sur RTL, estimant que l’immigration  « qu'on a tant de mal à juguler, crée la difficulté de l'intégration, qui crée le communautarisme» et  «complique les choses».

Le cas d’Aymeric Chauprade ne constitue pas un fait isolé. Nombreux sont les experts et politiques français qui travaillent pour le compte d’Etats étrangers. Le Maroc, depuis les années Hassan II, a su diversifier ses relais au sein de la droite, la gauche et même l’extrême droite.