Le gouvernement autonome d’Andalousie connait une grave crise entre sa présidente et son adjoint, Diego Valderas. Celui-ci, issu du parti la Gauche unifiée, pro-Polisario, compte visiter les camps de Tindouf alors que la présidente, Suzana Diaz, du PSOE, tente de le convaincre de l’annuler. Il s’agit d’un vieux projet datant de plusieurs mois, qu’il vient de remettre dans ses priorités, à seulement trois mois de l’examen de la question du Sahara occidental par le Conseil de sécurité.
Le niet de la présidente
La n°1 de la région de l’Andalousie Mme Diaz, dans des déclarations à la presse qui ne souffrent la moindre équivoque, a martelé qu’aucun membre de son gouvernement "ne visitera Tindouf". Et d’expliquer que son exécutif n’est pas habilité à «intervenir dans des conflits internationaux» et qu’il doit «respecter la position de l’Espagne» sur la question du Sahara occidental.
Mme Diaz a souligné que Diego Valderas pourrait voyager dans les camps mais jamais en sa qualité de n°2 de l’Andalousie. Après le ton très ferme affichée par la présidente, l’intéressé semble mettre de l’eau dans son vin, se disant pour le «dialogue et la concertation» sur ce sujet. Et d’ajouter qu’il n’a de toute façon pas encore fixé de date pour son futur déplacement.
Suzana Diaz de son côté craint qu’une telle initiative ne soit suivie par des représailles marocaines, notamment en privant les sociétés andalouses de bénéficier de marchés au royaume. Ce qui aggraverait le taux de chômage dans la province autonome.
Une riposte au voyage de Diaz au Maroc
C’est le 24 septembre dernier que Valderas annonçait, lors d’une exposition de photos de la vie des Sahraouis de Tindouf, un déplacement officiel dans les camps. Douze jours auparavant, Mme Diaz était reçue au palais de Tétouan par le roi Mohammed VI.
Une audience surprise , qui ne figurait pas dans son agenda, en compagnie du conseiller royal Fouad Ali El Himma et du ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. C’est dire l’importance qu’accorde Rabat à ses relations avec l’Andalousie de Diaz. Son prédécesseur, José Antonio Grigñan à l’occasion d'une visite au royaume en 2009, n’avait pas eu droit aux mêmes égards.
Quelques jours avant son voyage officiel au Maroc, Suzana Diaz, déclarait à la presse que la région tenait d’ «importants intérêts économiques au Maroc», ajoutant que son gouvernement «doit être là où les intérêts des Andalous demandent un soutien».