Hajj : La mode des selfies débarque aussi à La Mecque

Halal ou pas, depuis quelques jours, plusieurs pèlerins se trouvant actuellement à la Mecque, en Arabie saoudite, postent des selfies sur les réseaux sociaux. Ils se prennent en photos, seuls ou avec d’autres personnes, la majorité du temps devant la Kaâba, avant de les publier sur Twitter ou Facebook entre autres. Une nouvelle mode qui fait beaucoup parler d’elle dans le monde musulman, rapporte 20minutes.fr, mais qui ne plait pas à tout le monde.

«J’ai vu des pèlerins prendre des selfies avec la Kaaba en arrière-plan, ces selfies étant destinés à être postés sur Facebook [...] Tout l’acte de ‘ibadah [devoir religieux] est gâché par de la vantardise», déplore une enseignante spécialisée dans l’islam, interrogée par Arab News.

Sans raison légitime

Le Sheikh Assim Al-Hakeem, cité par la même source, va plus loin dans ses explications. «La photographie sans raison légitime est un sujet de débat parmi les érudits. Toutefois, malgré les différences d’opinion, il ne devrait y avoir aucun débat lorsqu’il s’agit de la véritable signification du hajj et de son essence profonde. Le hajj est fondé sur la sincérité», estime-t-il.

«Prendre des selfies et des vidéos brave le souhait du Prophète», a ajouté le sheikh saoudien.

Comment s’y prendre alors ? Selon France 24, les autorités saoudiennes interdisent d’ores et déjà de filmer ou de photographier les lieux saints. Si les pèlerins ne respectent pas cette interdiction, ils risquent de se faire confisquer leur appareil ou se voir interdire l’accès à la mosquée sainte. Mais cela ne semble pas les décourager.

Selon l’Arabie saoudite, le hajj attirera cette année quelque 1,4 million de visiteurs étrangers sur son territoire. Quelque 600 000 pèlerins locaux devraient également y participer. Jeudi, les pèlerins ont dû se diriger vers la ville de Mina, à environ cinq kilomètres de La Mecque, où ils ont passé la nuit à prier.

Arafat

Vendredi matin, au deuxième jour du pèlerinage, des centaines de milliers de fidèles se rassemblaient pour une journée de prières et d'invocations sur le Mont Arafat. «Je suis comme un nouveau-né, sans aucun péché», explique Taofik Odunewu, un Nigérian interrogé par l’AFP. En milieu de journée, les fidèles doivent participer à une prière collective à la mosquée Namera, bâtie sur le site où le prophète a prononcé son dernier prêche il y a plus de 14 siècles.

Ils se dirigeront ensuite, au coucher du soleil, vers la vallée de Mouzdalifa, à quelques kilomètres de là, pour y passer la nuit. Le lendemain, jour de l’aïd, ils jetteront des cailloux pour la lapidation de Satan dans la vallée de Mina.