Le rendement des émissions obligatoires du Maroc sur les marchés financiers se situe à son niveau historiquement le plus bas. Sur une obligation d’un milliard d’euros qui arrive à échéance en 2020, le taux de 4,5% a baissé de 154 points cette année et se situe à 2,72%, selon des données de Bloomberg. Cela représente un écart de 241 points de base (un record) par rapport au rendement sur la même échéance des bonds allemands, référence des titres d'État dans la zone euro.
Selon Standard Chartered Plc, le rendement des obligations du Maroc sur les marchés internationaux a baissé à un niveau record alors qu’une augmentation de l’émission a boosté la liquidité avec en toile de fond un contexte politique stable.
Moody’s rassure
Outre le contexte politque plus favorable par rapport aux autres pays du Maghreb, le fait que les bonds à 20 ans soient à leur plus bas historique s’explique par la révision de la note du Maroc par l’agence de notation Moody’s, qui est passée ainsi d'une perspective négative à stable (Ba1). Moody’s avait salué, d’une part, la mise en œuvre des réforme dans les subventions énergétiques et la politique industrielle qui favorise les industries d'exportation à forte valeur ajoutée, notamment l’offshoring, l’automobile et l’aéronautique.
L’agence avait aussi souligné que l’amélioration de la note du Maroc se base sur trois considérations : la dette publique qui devrait culminer 66% du PIB en 2015, avant de diminuer progressivement ; les besoins de financement bruts du pays qui restent importants, à environ 15% du PIB par an ; et enfin, la disponibilité du FMI pour la Ligne de Précaution et de Liquidité (LPL). Pour le FMI, le produit intérieur brut augmentera de 3,9% cette année pour le Maroc alors que l’Egypte et la Tunisie afficheront des taux de 2,3 et 3%.
Pour Samir Gadio, responsable de la stratégie africaine de Standard Chartered, «le Maroc semble se démarquer en termes de stabilité politique». Pour lui, le gouvernement marocain a réussi à utiliser les arguments pour convaincre, «assurant une compression du spread (ndlr : écart de taux) au dessus de la moyenne».