Après un recul de 7 places, le Maroc semble retrouver un peu de couleur dans le nouveau classement de la compétitivité du World Economic Forum, qui vient d’être publié sur le site de l’organisation. Le royaume est en effet 72ème parmi les 144 pays classés. Il a gagné 5 places par rapport à l’édition 2013-2014, effaçant quelque peu ses contreperformances notées il y a un an. Le nouveau rapport du WEF est encore dominé par la Suisse, suivis de Singapour et des Etats-Unis.
Premier de la classe en Afrique du Nord
Le Maroc reste le premier pays en termes de compétitivité dans la région devant son voisin algérien (79ème), la Tunisie (87ème), l’Egypte (119ème), la Libye (126ème) et la Mauritanie (141ème). En Afrique, il gagne une place par rapport au précédent classement en délogeant le Botswana de la 4ème place. Le royaume se rapproche ainsi du Rwanda (62ème), mais reste encore à bonne distance de l’Afrique du sud (56ème) et de l’Ile Maurice (39ème). Dans la région MENA, les Emirats Arabes Unis (12ème), le Qatar (16ème), l’Arabie Saoudite (24ème), le Koweït (40ème), Bahreïn (44ème), l’Oman (46ème) et la Jordanie (64ème) se partagent les premières places.
Les avancées notées s’expliquent par la réduction du déficit budgétaire entre 2012 et 2013 et l'amélioration dans l'enseignement primaire et dans le domaine de l'innovation, explique le WEF. En plus de ces points positifs, certains aspects institutionnels se sont améliorés, ce qui reflète la stabilité sociale et politique du Maroc et les efforts déployés ces dernières années pour moderniser l’environnement des affaires, en particulier les aspects administratifs.
Selon le WEF, la poursuite du processus de diversification économique, qui a déjà stimulé les exportations et les IDE à plus forte valeur ajoutée dans l'industrie, seront importants pour la croissance future du pays. Ainsi, ajoute le WEF, en s'appuyant sur ses atouts de compétitivité, tels que la sécurité physique (39ème), certains aspects positifs dans l’efficience des marchés de biens (par exemple 32ème sur le nombre de procédures de création d'une entreprise), et un secteur bancaire plutôt solide et efficace (42ème sur la solidité des banques), le Maroc doit poursuivre ses efforts couronnés de succès pour relever les défis clés de la compétitivité.
…mais l’enseignement supérieur et la formation plombent le pays
Toutefois, le pays reste toujours un mauvais élève dans le domaine de l’enseignement supérieur et la formation avec un score de 3.6/7 (104ème), ainsi que celui de l’efficience du marché du travail (3.8/7 ; 111ème). Dans le domaine de l’innovation, le score reste aussi en dessous des attentes 3,1/7 (90ème).
Le WEF appelle ainsi le pays à prendre les mesures à même de renforcer l’éducation en termes de qualité et d'accès, et la réforme de son marché du travail. Pour le premier, il est nécessaire de rendre la scolarité aux niveaux secondaire et tertiaire plus accessible et attrayante afin d’augmenter les taux de scolarisation dans ces deux segments. Cela devrait permettre de disposer de plus de main-d'œuvre qualifiée pour soutenir la diversification économique.
Selon le WEF, dans leurs réponses durant la réalisation du rapport, certains chefs d'entreprise soulignent la nécessité de revoir les programmes dispensés dans les écoles afin que les compétences enseignées correspondent mieux aux besoins des entreprises. Une priorité, disent-t-ils. Pour ce qui est du marché du travail, le pays doit augmenter la part des femmes dans la population active afin de renforcer considérablement la base de talents disponibles dans le pays. Enfin, le renforcement de l'utilisation des TIC au sein des entreprises et des particuliers (84ème) bénéficierait grandement à la compétitivité du royaume.