Le Maroc a célébré, hier, la journée nationale des MRE. Les célébrations de cette année se voulaient être un hommage aux MRE de la première génération. Ce fut pour le moins agité.
La présence d’Abdellah Boussouf, le secrétaire général du CCME, sur l’estrade, au côté du chef du gouvernement, a suscité de vives réactions de la part d’une majorité des invités. «A quel titre parlait-il en notre nom. Il n’est pas élu par les MRE à ce poste», s’indignait, dans des déclarations à Yabiladi, Ahmed B. un membre de la communauté marocaine installé en France.
Des critiques qui ont fait sortir Boussouf de ses gonds
Au fur et à mesure que les critiques sont allées crescendo, le secrétaire général du CCME a perdu son calme. Prenant la parole pour se défendre, il a fini par déraper. Se permettant de traiter ses détracteurs de «visage de la misère et du mal» et d’êtres des «inconnus». «Il a également défié ses opposants de le déloger de son poste», nous confie Ahmed. Des propos vivement dénoncés par la salle.
Des MRE ont alors répliqué par des «dégage (Irhal)» à l’adresse de Boussouf. C’est à ce moment précis que le chef du gouvernement a été contraint de quitter son fauteuil pour faire quelques pas en direction du SG du CCME. Benkirane le persuade alors de reprendre sa place afin de ne pas envenimer, davantage, les débats par des déclarations inopportunes.
Benkirane jouant le rôle de pompier a ensuite tenté de clamer la salle, appelant les invités en colère à tourner la page de ce «malentendu». Le PJDiste, rompu à l’art des palabres, a enchainé en appelant l’assistance à dépasser «les divergences» dans une journée censée être de fête et de célébration du travail de la première génération des MRE. L’intervention du chef du gouvernement a eu le mérite d’arracher des excuses de Boussouf mais le mal était déjà fait.
Une plainte contre le SG du CCME n’est pas à écarter
Sans aucun doute, les dérapages de Boussouf devaient être au menu des discussions, tenues ce lundi à 14h, entre une commission des associations des Marocains du monde et le chef du cabinet du ministre de la Justice et des Libertés. Vers 17 heures, cet après-midi, les membres de la dite commission compteront soulever cette question avec le ministre des MRE, Anis Birou.
«Pour le moment, nous allons rester patients. Si aucune mesure de représailles n’était prise contre Boussouf nous serons alors contraints de porter plainte contre lui, ici au Maroc», assure Ahmed.
Sous couvert d’anonymat, une autre source présente, hier, à la cérémonie estime qu’en agissant de la sorte, «Boussouf sabote tout le travail du roi Mohammed VI. Ce qui est grave, c’est que le secrétaire général du CCME se croie au-dessus des lois marocaines et au-dessus de l’autorité du chef du gouvernement».