Maroc : Une cellule de recrutement de jihadistes pour la Syrie démantelée

Les autorités marocaines viennent juste d’annoncer le démantèlement d’une nouvelle cellule de recrutement de jihadistes. Deux ressortissants marocains qui s’activaient dans la région de Fès ont été arrêtés. Ils sont accusés d’avoir embrigadé et recruté des candidats au jihad pour le compte des branches d’Al Qaïda combattant en Syrie, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur. Les recrues étaient envoyées gonfler les rangs du Front Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant, tous deux classés comme organisations terroristes par les Etats-Unis. Il s’agit des deux points de chute de la majorité des Marocains qui prennent la destination du front syrien. 

Un cyber-jihadiste a aussi été arrêté

Le texte du département de Mohamed Hassad souligne, également, l’interpellation d’une troisième personne. Il fait partie du groupe mais sa mission aurait consisté à assurer les financements des opérations d’envoi des recrues vers les zones de combat en Syrie. Et pour cela, ce dernier aurait utilisé des moyens illicites.

«Les investigations ont permis l'arrestation d'un activiste au sein de forums jihadistes habitant la ville de Mrirt (relevant de la province de Khénifra située au Moyen-Atlas) et impliqué dans des opérations de piratage de cartes de crédits bancaires pour s'emparer des fonds de leurs titulaires et les mettre au profit des groupes armés en Syrie», explique la même source.  Les trois mis en cause «seront déférés devant la justice une fois bouclée l'enquête en cours sous la supervision du parquet général compétent», conclut le communiqué.

Point de clémence pour les jihadistes de Syrie

Le communiqué du ministère de l’Intérieur ne s’est pas contenté d’annoncer la nouvelle du démantèlement de cette cellule, comme il est de coutume dans pareil cas. Le département de Hassad a, en effet, profité de l’occasion pour répondre, implicitement, à la dernière sortie d’anciens combattants en Syrie. Ces derniers, au nombre de 19, actuellement détenus dans les prisons marocaines, viennent de demander pardon aux autorités.  

 «Il ressort que (…) l'organisation Al Qaïda et ses alliés sont déterminés à attenter à la stabilité et à la sécurité du Royaume, d'autant que ces combattants bénéficient d'entrainements militaires avant leur mobilisation pour le retour à la mère patrie pour mettre en application leurs plans terroristes», précise le communiqué. A la lecture de ces mots, les jihadistes marocains comprendront surement qu’ils devront mettre une croix sur une possible indulgence des autorités marocaines.

Cette position très ferme de l’Etat à l’égard des jihadistes en Syrie pourrait inciter ceux souhaitant rentrer au Maroc à choisir d’autres fronts de tension pour s’installer. La Libye et la Tunisie pourrait leur offrir un espace pour qu’ils continuent leur combat déjà commencé en Syrie.