Les détenus marocains sont les oubliés du gouvernement Benkirane II. Les familles, réunies au sein d’une coordination, viennent de lancer un nouvel appel pour sauver leurs proches. Ce énième cri d’alarme intervient alors que le pays connait une vague de violence sans précédent. Une situation aggravée par des attaques menées par des milices armées contre les détenus marocains.
Peines purgées mais toujours incarcérés
La majorité des prisonniers marocains en Irak se concentrent dans les centres de détention d’Ennassiriya et Taji 1 et 2. Des estimations de la Croix rouge avancent que leur nombre serait de 14, dont trois porteraient aussi des nationalités européennes, et 34 pour les disparus. Les Marocains sont condamnés à des peines qui varient entre 15, 20 ans et la perpétuité.
Parmi eux, certains ont totalement purgé leurs peines alors qu’ils n’ont pas encore retrouvé la liberté. C’est le cas de deux ressortissants marocains dont le plus connu est Abdeslam El Bekkali qui devait pourtant sortir en 2010. La coordination a sollicité une intervention rapide du gouvernement Benkirane afin de mettre un terme au calvaire de ces détenus.
Ce dossier a pâti du départ d’El Otmani du gouvernement
Des efforts personnels menés par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Saâdeddine El Otmani, ont permis d’arracher Mohamed Aâlouchen du couloir de la mort. Ce dernier a ainsi pu échapper au sort de Badr Achouri, exécuté en octobre 2011, sans même aviser le gouvernement marocain. La dépouille du marocain executé avait été transférée au Maroc en décembre de la même année.
Le PJDiste avait soulevé cette épineuse question d’abord avec l’ambassadeur irakien accrédité à Rabat et ensuite avec son homologue à Bagdad, le Kurde Houchiar Zibari, en marge d’une réunion de l’Organisation de la coopération islamiste, en Arabie saoudite en août 2012. Avec le départ d'El Otmani du gouvernement, ce dossier semble avoir été délaissé. C'est en tout cas l'opinion des familles des prisonniers qui réclament plus d'actions de la part du gouvernement Benkirane.