Menu

essentiel_2

Situation des enfants au Maroc : Le rapport mitigé de l’Unicef

L’Unicef vient de publier son rapport 2014 sur la situation des enfants dans le monde. Le cas du Maroc révèle des avancées notoires, mais beaucoup reste à faire concernant notamment le taux de mortalité des moins de 5 ans, jugé encore élevé. Pourtant, c’est l’un des indicateurs les plus importants du bien-être des enfants. Détails.

Publié
DR
Temps de lecture: 3'

Chaque jour dans le monde, environ 18 000 enfants de moins de 5 sans perdent la vie, révèle le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) sur la situation des droits des enfants en 2014 intitulé : «Chaque enfant compte, dévoiler les disparités, promouvoir les droits de l’enfant».

Taux de mortalité de 31 pour mille chez les moins de 5 ans

Au Maroc, où l’Organisation a mené à fin mars une étude pour l’établissement de ce rapport, le taux de mortalité des moins de 5 ans est de 31 pour mille en 2012. Ce qui positionne le royaume au 72ème rang mondial avec l’Indonésie et les îles Salomon. L’Unicef note une amélioration au cours des deux dernières décennies puisqu’en 1990 ce taux atteignait les 80 pour mille. Cependant le Maroc doit encore fournir des efforts pour prétendre aux taux les moins élevés, comme ceux notamment de la France, la Belgique, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni (4 pour mille). D’ailleurs l'organisme tient à préciser dans son rapport, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans «est l’un des indicateurs les plus importants du bien-être des enfants».

Comme dans la majorité des pays du monde, les enfants issus des milieux ruraux au Maroc restent les plus vulnérables. Entre 2008 et 2012, indique le rapport, seuls 55% des naissances relevant de ces milieux sont assistées par un personnel soignant qualifié, contre 92% en zone urbaine.

L’accès à l’eau potable en outre, bien que présentant des progrès, reste encore limité en milieu rural. En effet, 61% des Marocains ont accès à l’eau potable et 52% aux installations sanitaires. Autant de réalités qui exposent les enfants et même les plus grands à des maladies graves. A noter que ces enfants meurent pour «la plupart de causes évitables», regrette l’Unicef.

Le travail des enfants encore fort présent

En matière d’éducation, le rapport note des progrès dans la scolarisation des enfants, même si des disparités entre les filles et les garçons sont toujours aussi évidentes. Et s’ils sont nombreux à l’école primaire (avec un taux de scolarisation de 97% chez les garçons et 96% chez les filles), les effectifs s’effritent au niveau du secondaire (39% chez les garçons et 36% chez les filles).

L’une des choses qui les arrachent aux bancs de l’école : le travail précoce. Un phénomène dont l’Unicef milite pour l’abolition, dans le cadre de la protection de l’enfant. D’après le rapport, 8% des jeunes marocains travaillent. A noter que les derniers chiffres du HCP révélaient que 92 000 enfants marocains âgés de 7 à 15 ans étaient en situation de travail en 2012. Si l’Organisation internationale reconnait qu’il y a des enfants qui s’occupent ainsi pour aider leurs familles «de manière ni dangereuse, ni considérée comme de l’exploitation». Cependant, «des millions d’autres sont contraints de travailler d’une façon qui compromet leur éducation, les prive des plaisirs de l’enfance et supprime leur droit à un développement physique et mental normal», regrette l’ONG. Et c’est de cette dernière catégorie dont il est souvent plus question au Maroc, les filles plus particulièrement. En mars 2013, l’Unicef a appelé la société marocaine à stopper avec l’emploi des «petites bonnes», suite aux multiples événements tragiques survenus (décès, graves accidents, viols, ...).

3% des moins de 15 ans mariés

Par ailleurs, l’autre aspect problématique de la protection de l’enfant reste le mariage précoce. Sur la période 2005-2012, 3% des enfants de 15 ans sont mariés au Maroc. Un phénomène que l’Unicef appelle également à éradiquer.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance entend via ce rapport fournir aux Etats des éléments qui leur permettront d’affiner leurs stratégies pour le respect des droits de leurs enfants. Pour sa part, le gouvernement chérifien a pris plusieurs engagements dans ce sens, notamment pour le mariage des mineurs. Mais une guerre idéologique oppose actuellement le PJD et le PPS à ce sujet. Les deux partis ont émis des projets de loi, le premier pour limiter les autorisations et le second pour carrément abolir la pratique. Reste à savoir ce qui sera finalement retenu.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com