Les coulisses du couac diplomatique déclenché par la fouille de Mezouar à Paris

"L’humiliation" qu’a subie Salaheddine Mezouar dans un aéroport parisien continue d’alimenter l’actualité. Des rumeurs de «sanctions», de «rappel» de diplomate et de «demandes d’explications» circulent dans la presse marocaine. Au ministère des Affaires étrangères, chaque clan a sa propre version des faits.

Une source que Yabiladi a contactée, ce matin, avance avec une extrême prudence qu’ «une demande d’explication» aurait été adressée au diplomate chargé du protocole à l’ambassade du royaume à Paris. Une version plus proche de celle relayée, la veille, par des médias marocains. Toutefois, rien ne laisse présager pour l'instant une sanction. D'autant plus que la personne qui serait la cible de la «demande d’explication» serait le n°2 de la chancellerie, l’ancien chargé d’affaires avant la nomination de Chakib Benmoussa, le 25 mars 2013.

«Un homme qui a des relations très bien placées aussi bien en France qu’au Maroc. D'ailleurs, le ministre est parfaitement au courant de cette vérité. Et même s’il y a trois mois, le fonctionnaire en question était secoué par l’affaire Dassault, il garde la confiance de sa hiérarchie», nous confie une autre source au département des Affaires étrangères.

En transit à Paris, le ministre n’était pas censé quitter la zone

La deuxième source insinue que c’est le ministre Mezouar qui serait à l’origine de toute cette affaire, avançant qu’il n’aurait pas dû quitter la zone de transit de l’aéroport Charles de Gaulle. «L’avion qui le transportait de La Haye où il a assisté au 3ème sommet sur la sécurité nucléaire faisait juste une escale à Paris. C’est-à-dire sans franchissement des services d'immigration et de douane».  

Le ministre a-t-il outrepassé cette règle et souhaitait profiter du temps qui lui restait pour visiter Paris ? Cette version des faits serait-elle la plus plausible ? En effectuant un retour sur le communiqué du vendredi 28 mars du Quai d’Orsay, il est bien indiqué la mention suivante : «… alors qu’il transitait à l'aéroport Charles de Gaulle».

Les excuses de Fabius ne font pas l’unanimité

Apparemment, les excuses de Laurent Fabius à son homologue marocain ne feraient pas l’unanimité au sein de l’appareil diplomatique français. L’absence, dans le texte final rendu public, de toute mention au «manquement au protocole» de la part de la partie marocaine serait à l’origine de quelques grincements de dents. Pourtant une première version du communiqué l’aurait signalée. Le ministre français a semble-t-il voulu clore rapidement ce nouvel épisode de tensions franco-marocaines.