Si vous décidez de déposer une demande de naturalisation en Espagne, mieux vaut disposer d’un minimum de connaissances en géographie du pays. Une Marocaine vivant légalement en Espagne depuis 17 ans s’est vu refuser la naturalisation pour son manque de connaissance dans ce domaine. En effet, la Haute Cour de Justice a confirmé une décision du ministère de la Justice, qui en 2012, avait refusé d’accorder la citoyenneté espagnole à la jeune femme.
Selon El Pais, la Cour base sa décision, datée du 21 janvier dernier, sur le fait que la Marocaine de 32 ans n’était «pas suffisamment intégrée dans la société espagnole» et en «ignorait tous les aspects fondamentaux». La jeune femme réside dans la ville catalane de Figueras. Elle a été interrogée à deux reprises au bureau d’enregistrement de la municipalité, le 30 janvier 2009 et le 3 février 2012. A chaque fois, elle a donné des réponses fausses.
"Almeria et Jonquera, les pays riverains de l’Espagne !"
Alors que les marocains sont parmi les étrangers qui obtiennent le plus la citoyenneté espagnole, cette femme ne fera pas partie du lot, pas cette année en tout cas. Selon le Tribunal, «le degré d’intégration de la femme ne correspond pas au nombre de ses années de résidence en Espagne». Et pour preuve, la Marocaine ignore le nom des pays frontaliers de l’Etat ibérique. «Lorsque nous lui avons demandé quels étaient les pays riverains de l'Espagne, elle a répondu «Almeria et Jonquera», se justifie ironiquement la Cour.
Pourtant, la Cour a reconnu que la Marocaine s’exprime correctement en espagnol et qu’elle a des racines familiales dans le pays. Mais selon ce tribunal, ces éléments sont insuffisants pour bénéficier de la nationalité espagnole. La jeune femme ne présente pas les caractéristiques demandées pour son intégration, car «elle n’a pas démontré un niveau de connaissance approprié de la réalité» de la société dans laquelle elle vit.
La Cour se réfère au résultat du deuxième examen auquel la femme a été soumise en 2012. Le juge explique que la Marocaine «ne comprenait pas la plupart des questions qui lui étaient posées, alors qu’elles ont été répétées plusieurs fois». Elle «manque de connaissances de base sur la réalité politique et institutionnelle espagnole» et «ignore ce qu’est la Constitution, le gouvernement, les élections, la sécurité sociale ou encore l’impôt sur le revenu», ajoute le Tribunal. Le juge s’est donc opposé à l’octroi de la nationalité estimant que la femme n’a pas «les notions de base de la politique territoriale, l'organisation sociale» et cela est «incompatible avec l'exercice des droits politiques qu’implique l'acquisition de la citoyenneté».