Le 7ième congrès de l’organisation des femmes de l’USFP s’est clos, dimanche à Rabat. Le communiqué final porte la griffe de Driss Lachgar, résolu à en découdre avec les milieux conservateurs, et notamment le PJD. Après son appel contre la polygamie prononcé vendredi dernier lors de la séance d’ouverture, voilà que l’une des résolutions adoptées par les congressistes invite les autorités marocaines à «légaliser l’avortement».
C’est une première. Jamais auparavant, un parti connu sur l’échiquier politique marocain, n’avait fait une telle recommandation. Et il faudra très certainement s’attendre à ce que les femmes du parti de la Rose soient la cible de virulentes attaques émanant des milieux conservateurs.
Qu’en est-il de l’Istiqlal ?
En appelant à une légalisation de l’avortement, l’USFP était-il sur la même longueur d’onde que son ancien-nouvel allié de l’Istiqlal ? Certes, les deux formations ont signé, le 30 octobre dernier, une charte d’entente, dans laquelle la question des droits des femmes à l’avortement et de certaines libertés individuelles ont été sacrifiées sur l’autel des intérêts communs et surtout de l’opposition farouches au PJD de Benkirane.
Les deux formations se sont juste contentées d’annoncer une «harmonisation» de leurs positions sur ce dossier très sensible, au même titre que l’abolition de la peine de mort et le mariage des mineurs. Cela montre clairement que les amis de Lachgar et ceux de Chabat ne jouent pas la même partition sur ces sujets. Alors que l’USFP est beaucoup plus porté par la famille de gauche, l’Istiqlal reste ancré dans le milieu nationaliste conservateur.
Des appels du pied qui ont éclipsé les travaux du congrès
En se prononçant pour l’interdiction de la polygamie et la légalisation de l’avortement, l’USFP sous la direction de Driss Lachgar tente de séduire les militantes des autres formations d’extrême gauche et des associations féministes. Toutefois, cet électorat reste très minoritaire et il sera extrêmement difficile pour l’USFP de convaincre son allié de l’intérêt de cette stratégie, lors des prochains rendez-vous avec les urnes.
Par ailleurs, ces deux appels ont totalement éclipsé les travaux du congrès des femmes de l’USFP. Une messe qui s’est déroulée sans aucun incident. Un conseil national, composé de 183 membres a été élu. Le nom de la future secrétaire nationale ne sera connu que dans deux semaines