2M et Mohamed Ulad devront verser près de 80 000 dirhams à Patrick Guerrand-Hermès, héritier de la célèbre maison de luxe française, en guise de dédommagement. C’est ce qui a été décidé, ce lundi 11 novembre, par la justice marocaine concernant le procès opposant ce dernier à la chaine de télévision marocaine et au réalisateur franco-marocain, auteur du documentaire «Hercule contre Hermès». Le verdict a été prononcé ce matin, par un tribunal de Casablanca, a fait savoir l’AFP.
Le film en question, diffusé en octobre 2012 par 2M, raconte un conflit de dix ans entre une famille marocaine de paysans, dont un des enfants est surnommé Hercule, vivant au bord d’une plage d’Assilah, dans le nord du royaume, et Patrick Guerrand-Hermès, leur voisin. Le riche héritier français aurait, selon le documentaire, acheté parcelle après parcelle des terrains en vue d'un projet immobilier. Il n’aurait, toutefois, pas réussi à convaincre la famille d'Hercule, de lui vendre ses terres.
Atteinte à l’honneur ?
Durant le procès, l'avocat de Patrick Guerrand-Hermès avait expliqué que le film avait «porté atteinte à l'honneur et la réputation» de son client. La défense, de son coté, avait rétorqué que le documentaire «n'attaquait nullement» l'intéressé, souligne l’AFP. «Je ne comprends pas ces procès à répétition contre ma personne ou contre ce film. On en est maintenant à une dizaine», déclarait alors Mohamed Ulad.
De plus, d’après les avocats de l’entrepreneur français, le terrain en litige appartient juridiquement à leur client «depuis 2002».
Cette condamnation n’est pas une première pour le documentaire «Hercule contre Hermès». «Invoquant une atteinte au respect de sa vie privée et à l'image de ses biens», Patrick Guerrand-Hermès avait obtenu, en mars dernier, gain de cause en France, devant le Tribunal de grande instance de Paris. Celui-ci avait décidé que certaines scènes du documentaire devaient être floutées lors de sa diffusion sur la chaine franco-allemande Arte.