En pleine tournée promotionnelle pour le film du réalisateur belgo-marocain Nabil Ben Yadir, revenant sur la «Marche des Beurs», Jamel Debbouze a tenu à apporter sa voix au débat actuel sur le racisme et l’immigration en France. Dans une interview à BFMTV, l’acteur franco-marocain est notamment revenu sur la ligne de conduite du Front national et n’a pas fait dans la langue de bois à propos du débat sur l’immigration nourri par les positions pour le moins radicales du parti de Marine Le Pen.
Selon l’acteur, lutter contre l’immigration n’est pas la meilleure solution pour l’hexagone. Pour lui, au contraire, l’immigration est une «bonne nouvelle pour la France». «Il faut vivement l’encourager. On vit les uns avec les autres. Nos différences sont nos véritables forces et si nous faisons communion, nous sortirons du marasme», a-t-il réagi. «Et comme on l'aime profondément cette France, on a envie qu'elle nous aime en retour», souligne-t-il.
«Le racisme est moins violent dans la chair mais pas ailleurs…»
S’il admet une évolution positive du racisme qui, à ses yeux, est devenu mois violent par rapport au passé, Jamel Debbouze fait savoir qu’il existe toujours mais d’une autre manière. «Ce n’est pas normal aujourd’hui qu’on doit encore se justifier alors qu’on est né ici et qu’on y est depuis plusieurs générations», peste le comédien. L’acteur veut qu’une nouvelle voie soit tracée en adoptant «une démarche humaine, fraternelle qui aura beaucoup de chance de - réussir - parce qu’elle est solidaire».
Il y a quelques jours l’acteur franco-marocain avait aussi tenu à répondre à son homologue de 77 ans, Alain Delon, qui approuve la ligne de conduite du FN. Jamel Debbouze n’a pas compris la prise de position pro FN de Delon qui avait souligné : «le Front national, comme le MCG à Genève (le Mouvement citoyen genevois, NDLR), prend une place très importante et ça, je l'approuve, je le pousse et le comprends parfaitement bien». Ce à quoi a répondu Debbouze demandant à Delon : «Pourquoi tu ne nous aimes pas? Nous, on t'aime bien! On a vu tous tes films. C'est vraiment dommage. Ca m'a touché ce que tu as dit».