Nouvelle démonstration de force des salafistes marocains. Aujourd’hui, ils comptent organiser, dans plusieurs villes du pays, des sit-in devant de grandes mosquées, après la prière du vendredi. Une action qui intervient, juste trois jours après le décès du détenu, Mohamed Benjilali, dans un hôpital de Meknès après cinq jours de coma. Le défunt a été condamné à vingt ans de prison pour participation présumée dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 de Casablanca.
Les autres détenus en grève de la faim de 24 heures
Parallèlement à cette contestation devant les lieux de culte, il est prévu la tenue, aujourd’hui même, d’un autre sit-in devant les locaux du centre pénitencier de Fès. Le lieu où le Benjilali était incarcéré avant son transfèrement, le 10 octobre dernier, au sinistrement célèbre Toulal 2 à Meknès.
Les mauvaises conditions d’incarcération ayant conduit à la mort de Mohamed Benjilali ont été dénoncées, hier, par les autres salafistes emprisonnés. A cet effet, ils ont observé, jeudi 7 novembre, une grève de la faim de 24 heures. Une initiative qui a eu l’adhésion des détenus de Salé 2, Tifelt, Benslimane, Kénitra et Safi, indique un communiqué de la Coordination de défenses des détenus islamistes. Aujourd’hui, c’est au tour des autres compagnons de Benjilali de la prison de Berrechid de suivre le même exemple.
Les salafistes réclament une enquête
Les sit-in et les grèves de la faim convergent vers un seul objectif : constituer une commission d’enquête en vue de déterminer les véritables causes à l’origine du décès de Benjilali, sachant que la Coordination parle de «négligence médicale». L’ancien détenu a refusé de s’alimenter pendant vingt jours.
Ces actions, notamment les sit-in devant les mosquées sont une occasion idoine afin de mesurer l’influence exacte des salafsites sur la scène politique au Maroc par rapport aux autres composantes islamistes. Sachant que cette entité conservatrice compte plusieurs têtes d’affiche qui ne sont pas forcément sur la même longueur d’onde.
Par ailleurs, la nouvelle de la mort de Benjilali n’a pas été largement commentée ni par Al Adl wal Ihassane ni par le PJD. Le mouvement de Abbadi s’est contenté du minimum syndical en relayant, non sans réserve, l’information sur son site d’actualité. Alors que du côté des frères de Benkirane, rien n’a été signalé.