Une nouvelle affaire d’escroquerie défraie la chronique en Espagne. Un Espagnol d’origine marocaine a été arrêté à Algesiras, pour avoir soutiré 1,7 millions d’euros à divers organismes gouvernementaux, notamment la sécurité sociale. Selon Europa Press, le mis en cause gérait un très large réseau de fraude composé de 10 sociétés fictives opérant avec 15 codes de compte de cotisation dans différentes provinces espagnoles, principalement à Madrid, aux Iles Baléares et à Cadix.
Le fraudeur a été interpellé en début de semaine et mis à la disposition de la justice mercredi. Son réseau regroupe plusieurs étrangers vivant en Espagne dont beaucoup de ressortissants marocains. D’après La Voz Digital, l’homme n’escroquait pas les tiers, «sa seule intention était de frauder la sécurité sociale et la génération massive de faux contrats à des ressortissants étrangers, soit pour la perception illicite de divers prestations sociales ou pour la régularisation de leur situation en Espagne».
161 délits de fraude et 500 étrangers irrégulièrement inscrits à la sécurité sociale
La sécurité sociale et le service public d’emploi ont été bien spoliés par le fraudeur. Pour preuve, la première a subi un préjudice de 836 113,47 euros alors que 916 058 euros ont été soutirés au second. Le total l'argent escroqué aux deux organismes publics s’élève donc à 1 752 171,47 euros.
L’homme est reconnu coupable de 161 délits de fraude et de falsification. Il aurait permis à plus de 500 étrangers de s’inscrire de manière irrégulière à la sécurité sociale espagnole. «Environ 180 étrangers ont illégalement reçu quelques avantages, et au moins 135 auraient utilisé de faux contrats de régularisation d'étrangers en Espagne et 53 autres ont obtenu illégalement un permis de séjour», précise Europa Press.
Les enquêtes se poursuivent depuis mai 2012
Cela fait un an et demi que les services de lutte contre la fraude recherchaient les mis en cause. En juillet dernier, plusieurs personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette enquête. Un dispositif avait été mis en place dans les villes d’Ibiza, de Madrid et d’Algesiras. Au total, 76 personnes, dont 3 espagnoles et 73 étrangers, ainsi que 85 autres avaient été interpellées. A Tarragone, durant le même mois, 58 personnes avaient été arrêtées pour leur implication dans cette affaire. La plupart était marocains mais il y avait aussi, selon Europa Press, des sénégalais, des nigérians, des pakistanais et quelques espagnols. Les responsables de cette grosse affaire de détournement avaient pris la poudre d'escampette.