Maroc/Algérie : John Kerry à Alger, qu’en est-il de l’étape marocaine ?

Les relations diplomatiques tanguent au rythme des intérêts. En juin dernier, Wendy Sherman, la n°2 de la diplomatie américaine, chargée des questions politiques, qualifiait, lors d’une visite à Alger, le plan marocain d’autonomie au Sahara d’«option crédible que nous saluons». Trois mois plus tard, changement de décor. Le Maroc est pointé du doigt, par John Kerry, pour des violations de droits de l’Homme dans la même région. L’affaire Ali Anouzla a ajouté du piment à une sauce déjà piquante. C’est dans ce contexte de tensions entre Rabat et Washington, que le chef du gouvernement algérien annonce une visite de John Kerry à Alger.

Par Mohammed Jaabouk

Publié Le 24/10/2013 à 10h16

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Le chef de la diplomatie américaine pourrait se rendre, dans les prochains jours, en Algérie. L’annonce a été faite, mercredi 23 octobre, par le premier ministre, Abdelmalek Sellal. «La semaine prochaine ou début novembre, le secrétaire d’Etat américain effectuera une visite en Algérie pour avoir notre avis (sur les questions internationales NDLR)», a-t-il déclaré, comme rapporte une dépêche de l’APS, lors d’une rencontre avec les représentants de la société civile de Sidi Belabbas.

Le responsable s’est vanté, devant une assistance acquise à son discours, que «l’Algérie est demandée avec force sur la scène internationale». Sellal n’a pas précisé, pour autant, la date du déplacement de John Kerry. Pour mémoire, il y a une année, exactement le 29 octobre 2012, Hilary Clinton s’était entretenue, au palais Mouradia, avec Abdelaziz Bouteflika.

Qu’en est-il de l’étape marocaine ?

Les propos du premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal dégagent une assurance qui n’est pas le fruit du hasard. L’homme est sûr de l’arrivée du chef de la diplomatie de Washington dans la capitale algérienne au point de l’annoncer avant les médias américains. Mieux encore, le ton de sa phrase «l’Algérie est demandée avec force sur la scène internationale» laisse entendre que John Kerry pourrait faire l’impasse sur l’étape Rabat.

Une option à ne pas écarter, notamment au vu des nouvelles tensions dans les relations entre Maroc et les Etats-Unis. Le 3 octobre, le gouvernement Benkirane, par la voix de son porte-parole, tirait à boulets rouges sur un rapport élaboré par les services de John Kerry, dénonçant les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental. Laissant de côté le langage diplomatique, Mustapha El Khalfi qualifiait le document du Département d’Etat de «partial, réducteur et déséquilibré». C’est le retour à la case départ.

La Russie tend la main au Maroc

Mais les mauvaises relations avec l'administration Obama ne signifie guère la fin du monde pour la diplomatie marocaine. Bien au contraire, c'est une occasion idoine pour une relance des liens avec la Russie. Vladimir Poutine compte saisir cette opportunité pour consolider la présence de son pays au Maroc. Il a déjà programmé, avant la fin de cette année, un déplacement de son ministre aux Affaires étrangères, Serguei Lavrov au royaume.

Pour mémoire, Moscou s’était fermement opposé, en avril dernier, au Conseil de sécurité au projet de résolution américaine proposant d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental.

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