Le procès des trois ados de Nador s’est ouvert, ce vendredi 11 octobre. «La séance s’est tenue à huis-clos à cause de l’âge des prévenus» nous confie une source dans la ville. Celle-ci ajoute que «les deux garçons mis en cause dans cette affaire n’ont pas assisté à l’audience, seule la fille accompagnée de sa mère ont répondu à l’appel des juges». Devant le tribunal de première instance, «aucune manifestation ou sit-in du tissu associatif local n’ont été organisés. Tout s’est déroulé dans le calme».
Quant au procès, il n’a pas duré trop longtemps. «Le juge des mineurs a décidé de reporter toute l’affaire au 22 novembre», poursuit la même source, estimant que la justice tente de se débarrasser de ce dossier encombrant en le renvoyant à ladite date. Une manière de clore, définitivement, cette page des photos postées sur Facebook de baisers échangés entre deux élèves du collège Tarik Ben Zyad».
Amnesty international demande l’abandon des poursuites
L’arrestation des trois ados est «absurde» et l’ouverture d’une enquête pour de genre de faits est «ridicule», assure Philip Luther, le directeur du programme pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty international. «Ils pourraient être condamnés uniquement pour une photo de baisers publiée sur Facebook», s’est-il indigné. L’ONG des droits de l’Homme demande aux autorités marocaines de retirer immédiatement et de manière inconditionnelle les charges retenues contre les trois élèves.
Le même responsable souligne dans un communiqué, diffusé hier par AI, qu’il «n’y a aucune raison» qui justifie la détention, ajoutant que «cette forme d’expression ne devrait pas donner lieu à des poursuites judiciaires».
Le PPS dénonce l’arrestation
Même son de cloche auprès des camarades du PPS. Le bureau politique de cette formation que dirige Nabil Benabdellah a appelé, dans un communiqué à l'issue de sa réunion du mercredi, à la libération des prévenus et à l’arrêt «immédiat» de toute poursuite judiciaire ouverte contre les trois ados.
Les partisans parti du Livre se sont dits solidaires avec les familles des mis en cause, exprimant au passage leur «rejet de toute forme de contrôle sur la vie privée et les libertés individuelles des personnes».