Maroc : La galère d’un étudiant de la fac pour récupérer son attestation de réussite

Youssef E., diplômé de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Rabat-Agdal (FSJESR), ne sait plus quoi faire de son avenir. Ayant «validé» en juillet dernier sa licence professionnelle en management des PME-PMI, cet étudiant marocain ambitionnait d’appuyer ses études avec un master en audit et contrôle de gestion. Sauf qu’à cause des «dysfonctionnements administratifs» au sein de son université, le jeune homme n’a pas pu mener à bien son projet.

Pour valider son inscription dans la filière, enseignée par l’université Souissi, également à Rabat, Youssef devait, en effet, impérativement récupérer son attestation de réussite ainsi que ses relevés de notes de son ancienne faculté, et ce avant le délai fixé du 7 septembre. Une étape qui a tout l’air d’une simple démarche administrative. C’est loin d’être le cas.

Ce n’est pas grave

«Vers la fin du mois juillet je suis allé à la FSJESR pour récupérer mes documents, ils m'ont dit qu’ils n’étaient pas encore prêts et que je devais revenir jeudi ou vendredi», raconte Youssef E. contacté ce mardi matin par Yabiladi. «Je suis revenu donc le jeudi, ils m'ont expliqué qu'il fallait attendre jusqu’au lendemain et quand je suis revenu le vendredi, ils m’ont dit : écoute la personne qui s’occupe de tout ça a pris son congé pour un mois», poursuit-il.

«RDV donc début septembre», lui fait-on alors savoir. «Je me suis dit : bon ce n’est pas grave!», se souvient-il, espérant qu’au début du mois septembre, il puisse enfin récupérer son diplôme pour s’inscrire, comme prévu, en master. «Les responsables du master que je visait avaient fixé le délai pour le dépôt du dossier au 7 septembre.  «Je me suis dit qu’il n'y avait pas de raison de s'inquiéter et que j’allais récupérer mes documents début septembre et m’inscrire tranquillement en master».

Problème de système

L’été passe et le mois de septembre arrive. Youssef E. revient alors à sa faculté avec la certitude de pouvoir enfin récupérer ses précieux documents et là, «grande surprise». «La FSJESR Agdal n’allait pas ouvrir ses portes avant le 9 septembre». Son objectif d’intégrer un master en audit et contrôle de gestion s’était évaporé. Youssef savait qu’il allait «rater les délais d'inscription». «Je me suis dit à nouveau ce n’est pas grave, je vais voire une autre école».

Youssef se rend quand même, le 9 septembre, à sa faculté pour récupérer son attestation auprès du bureau concerné. «Et là ils me choquent», poursuit-il. Selon lui, les personnes affectées à cette «mission» ne savaient pas encore comment s’y prendre avec le «système». Ils m’ont dit qu’il il fallait voir avec le service informatique».

«Il m'a fallu encore trois jours d'allers et retours, sachant que je travaille toute la journée, pour qu'on m’imprime enfin l’attestation et les relevés de notes», regrette-t-il.

Maintenant la signature

La mésaventure de Youssef est, cependant, loin d’arriver à sa fin. «J'y retourne le lendemain pour récupérer mon attestation et on m’explique… qu’ils sont débordés de travail avec les nouveaux étudiants de la première année». «Une fois qu'on en aura terminé, on envoie vos documents au doyen pour qu’il les signe. Revenez demain», lui explique-t-on au secrétariat.

«Je reviens donc le lendemain, les attestations étaient bel et bien dans le bureau du doyen», affirme Youssef. Il ne manque plus que sa signature. Ironie du sort, celui qui était en place a été muté et le nouveau doyen qui, lui, venait d’être élu il y a deux jours «refusait de signer quoi que ce soit». «Allez voir avec le vice-doyen», lui conseille le nouveau responsable. «J'obtempère, je me rends au bureau du vice-doyen et là on m’explique que lui aussi était en cours de transfert et qu’il fallait attendre l'arrivée du nouveau vice-doyen», à savoir «dans une semaine au minimum».

Aujourd’hui, Youssef E. «en a marre». N’ayant pas d’autres choix que d’attendre, le jeune homme espère pouvoir intégrer l’année prochaine le master de son choix. Selon lui, une dizaine de ses camarades de la fac sont dans la même situation. Contacté ce matin à plusieurs reprises, le standard de la FSJESR est resté injoignable.