Le roi Mohammed VI est au Mali. Comme nous l’avions déjà annoncé, l’événement est une première. Comme l’est aussi la délégation qui accompagne le monarque lors de ce déplacement. Aucun ministre du gouvernement Benkirane n’est du voyage à l’exception d’Ahmed Taoufiq qui est à la tête du département des Affaires islamiques et du Habous.
Un ministre de souveraineté qui ne cesse de montrer que la seule autorité qu’il reconnait c’est celle du commandeur des croyants. En revanche, les conseillers du roi, Taïeb Fassi-Fihri et Fouad Ali El Himma ainsi que le général Abdelaziz Bennani, Inspecteur général des forces armées royales, commandant la zone Sud et le général Ali Abrouq, Inspecteur du service de santé des FAR, sont depuis, hier soir, au Mali.
El Othmani, encore une fois le grand absent
Encore une fois, le ministre des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani est absent d’un grand événement dans l’histoire du royaume. Paierait-il encore les conséquences de sa rencontre, juin dernier au Koweït, avec des membres de l’antenne locale des Frères musulmans? Une erreur qui a valu à l’ambassadeur du Maroc dans ce pays, qui n’est autre que le fils du général Abdelaziz Bennani, d’être rappelé.
Il est clair que sur les grands dossiers politiques comme le Sahara, le Sahel et les relations avec les Etats-Unis, le président du conseil national du PJD n’a aucun droit de regard. C'est une chasse gardée du conseiller du roi, Taïeb Fassi-Fihri. En avril et en juin, El Othmani n’a pas été choisi pour aller respectivement à la rencontre du lobby marocain aux Etats-Unis et porter un message du souverain au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
El Othmani écarté du dossier malien
Certains pourraient dire que le ministre des Affaires étrangères n’a pu accompagner le roi Mohammed VI au Mali parce qu’il se trouve, depuis le 17 septembre, au Brésil. Mais il faut se rappeler que sur le dossier malien, c’est son n°2, Youssef Amrani, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, qui était sur le devant de la scène et non El Othmani.
En voici quelques éléments qui donnent du crédit à cette lecture. Le 11 novembre 2012, Amrani représente le Maroc au sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur le Mal. Le 17 janvier c’est encore lui qui prononçait un discours devant le conseil de sécurité de l’ONU à l’occasion d’une session consacrée au Mali. Et le 15 février 2013, c’est Amrani, et non El Othmani, qui recevait, à Rabat, le président de l’assemblée nationale malienne par intérim, Younoussi Touré.
Discours du roi lors de l'investiture du président malien