L’Espagne se lave complètement les mains concernant le scandale du pédophile grâcié «par erreur». Le Parti populaire (PP), majoritaire à la chambre des députés, s’est opposé à ce que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération et celui de Justice se présentent au Congrès pour s’expliquer sur la libération par «erreur» du pédophile, Daniel Galvàn, a-t-on appris de sources espagnoles.
Agustin Conde, un député du PP a livré les raisons pour lesquelles la formation de droite s’oppose aux requêtes formulées par le Parti socialiste (PSOE) et les autres formations de gauche. Il a demandé le report jusqu’à la prochaine session pour donner des explications, soulignant que les informations obtenues à ce sujet sont «approximatives».
Le président de la Commission de la Défense du Congrès a rappelé les circonstances de la libération de Daniel Galvàn, évoquant les deux listes transmises au Maroc. Une pour les prisonniers à gracier et une autre pour les détenus à transférer. Galvàn qui était sur la seconde liste a bénéficié de la grâce royale parce que le Maroc a décidé de pardonner aux 48 prisonniers. C’est après que «l’erreur» ait été signalée que la grâce accordée au pédophile a été retirée par le Roi Mohamed VI qui a, par la suite, relevé de ses fonctions Hafid Benhachem, le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion.
Le gouvernement espagnol appelé à assumer sa responsabilité
Les porte-parole socialiste, Elena Valenciano, et de la Gauche plurielle, Gaspar Llamazares, ont mis en cause le gouvernement espagnol. Ils lui reprochent son manque d’explication sur sa part de responsabilité dans l’affaire du pédophile. Selon les deux responsables, le gouvernement espagnol s’est «uniquement contenté de blâmer» le Maroc sans mesurer «l’ampleur» et la «sensibilité» du scandale.
Le gouvernement doit se prononcer sur les «contradictions» qui ont émaillé l’affaire Galvàn. Car, il a d’abord nié son implication dans la confection des listes, avant d’affirmer l’existence de deux listes dont l’une contenait le nom du pédophile. Les deux députés veulent savoir qui est à l’origine de la libération de Daniel Galvàn, un prisonnier qui ne «répond à aucune des conditions» exigées par le ministère de la Justice pour les transferts, d’après Llamazares. Ce dernier a même tiré à boulets rouges sur le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, José Manuel García-Margallo, lui reprochant son attitude «indécente» et son «silence» dans cette affaire alors qu’il manifeste un «excès de zèle patriotique» lorsqu'il s’agit de Gibraltar. Il a indiqué que le pédophile pourrait se «retrouver dans la rue» sans que le gouvernement ne donne aucune explication.