Cela n'étonne plus personne quand on affirme que les routes marocaines sont parmi les plus meurtrières au monde ! Si on fait le bilan des accidents référencés dans les médias ces 8 derniers jours, 45 personnes ont péri dans ces accidents routiers survenus entre le 13 et le 21 août. Avec ces chiffres, le bilan de ce mois, non encore dévoilé par le Comité national de prévention des accidents (CNPAC), risque de s’alourdir. Au niveau régional, le constat est même un peu plus affolant: les 10 régions qui ont enregistré des augmentations durant la 1ère moitié de 2012 représentent les principales zones mortelles pour les usagers de la route.
Pourtant, au titre des 6 premiers mois de l’année 2013, on se dirigeait vers une baisse du nombre de tués et de blessés graves comparé à la même période en 2012. Pour preuve, le nombre d’accidents graves avait chuté de 16%, les décès de 15,15%. De même pour les blessés graves (-14,84%). Plus globalement, le nombre d’accidents de la route avait connu un fléchissement de 3,33 %. Comparé aux hausses de 8 et de 11% en 2012 et 2011, il y avait de quoi se réjouir, ce que le ministre du Transport n'a pas hésité à faire. Mais la machine s’est à nouveau embalée ces deux dernières semaines où les accidents ont été nombreux tout comme les victimes.
Hausse du trafic et des d’entrées de véhicules en juillet et août
En ce mois d’août, le nombre de morts sur les routes marocaines devrait monter en flèche. Certes les chiffres officiels ne sont pas encore dévoilés, mais les quelques accidents connus et répertoriés ont été très meurtriers. La première cause est à chercher dans l'augmentation considérable du trafic sur les routes nationales pendant la saison estivale. Le chassé-croisé des vacanciers, les sorties plus nombreuses sont propices à une hausse des accidents. A celà vient s'ajouter les quelques 300 000 véhicules de plus en provenance d'Europe qui renforcent un parc de près de 3 millions de voitures. Ainsi le parc automobile du royaume augmente de 10% chaque été avec la venue des MRE. Ces derniers, pas forcément habitués à conduire sur les routes marocaines sont souvent victimes de graves accidents, comme celui survenu dernièrement sur l’autoroute Casablanca-El Jadida qui a causé la mort de trois MRE.
Mais au delà de la hausse du trafic, le comportement des chauffeurs est le plus à blamer. La quasi-totalité des accidents répertoriés pour cette courte période (une partie du mois d'août) sont dus au facteur humain : dépassements, excès de vitesse, non-respect du code de la route, conduite en sens interdit…
Seulement 3 millions de véhicules et 14 fois plus de morts qu’en France
Le constant devient plus alarmant si on jauge le Maroc par rapport à d’autres pays dont le parc est largement plus fourni. Selon une étude réalisée en 2012 par le CNPAC, avec un parc automobile largement inférieur à celui de la France, la route marocaine tue en prooprtion, 14 fois plus par rapport à l’Hexagone et 11,7 fois plus comparé aux Etats-Unis.
Au total, ce sont plus de 4 000 personnes qui succombent chaque année suite à des accidents routiers, causant des dégâts matériels estimés à 14 milliards de dirhams, soit 2% du PIB La seule satisfaction est dans les stratégies de réduction des accidents qui sont élaborées par le CNPAC. Un an après le lancement, on constate une réduction du nombre d’accidents routiers. Mais, selon certains experts, ce fait s’explique beaucoup plus par le renforcement des contrôles et la sanction à l’endroit des fautifs. Chaque automobiliste sur les routes marocaines devrait faire sien le proverbe : "Prudence est mère de sureté".