Le ministre de la Justice et des Libertés promet l’ouverture d’une enquête sur l’intervention musclée des forces de l’ordre contre les manifestants du vendredi contre la grâce royale accordée à l’Espagnol, violeur de onze enfants marocains. Mustapha Ramid a fait cette annonce, en fin de soirée, ce lundi, sur 2M lors d’une émission spéciale consacrée au Danielgate. Le PJDiste a réitéré, comme à chaque fois que les forces de l’ordre usent de la matraque pour disperser une protestation, que «toute conduite contraire à la loi sera sanctionnée».
Les propos du ministre interviennent juste quelques heures après la publication, par le quotidien Akhbar Al Yaoum, d’une information avançant que le chef de gouvernement n’aurait pas apprécié le comportement des forces de l’ordre contre les manifestants, notamment à Rabat. Pourtant, depuis qu’il est à la primature, Benkirane a toujours défendu l’action des différents corps de la sûreté.
Le ministre de l’Intérieur «ce n’est pas moi qui a donné les ordres»
Le journal arabophone rapporte, dans son édition d’aujourd’hui, que Abdelilah Benkirane a téléphoné à son ministre de l’Intérieur pour savoir si c’est lui qui aurait ordonné aux forces de l’ordre d’user de la violence contre les opposants à la grâce royale accordée au pédophile Espagnol, Daniel Galvan.
Surprise, Mohamed Laenser aurait répondu par la négative. Pire encore, il aurait affirmé à son supérieur hiérarchique ignorer la partie donneuse d’ordre. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’annonce de Ramid d’ouvrir une enquête pour déterminer cet objet non-identifié qui bénéficie d'un accès libre à la police.
A Casablanca, la police tabasse un député du PJD pro-Morsi
La colère de Abdelilah Benkirane et l’enquête promise par Mustapha Ramid seraient-elles la conséquence de la brutale agression du député du parti de la Lampe Abdemajid Aït Adila par des éléments de la police, lors d’un sit-in, organisé le samedi à Casablanca, dénonçant la destitution du président égyptien Mohamed Morsi ? Le député se trouve actuellement dans une clinique de la capitale économique où il a été admis après avoir perdu connaissance.
Cet incident n’est pas sans rappeler la violence qu’avait subie, en décembre 2012 à Rabat et de surcroit devant le parlement, un autre député du PJD : Abdessamad El Idrissi. A l’époque, le parlement, son prėsident Karim ainsi que le chef de gouvernement avaient promis qu'une enquête allait être diligentée. Huit mois plus tard, ses résultats se font toujours attendre.