Le gouvernement Benkirane vient d’allouer une enveloppe de 400 millions de dirhams pour un programme national de promotion du pompage solaire, rapporte la MAP. Le projet a été présenté, lors d’une conférence de presse à Rabat lundi 17 juin, par le ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Fouad Douiri. Ce projet, dont la mise en oeuvre est prévue à fin 2013, ambitionne d’installer un parc de 3.000 systèmes photovoltaïques de pompage. Le tout pour une puissance cumulée installée de 15 MW-Crête (puissance d'un panneau photovoltaïque par unité de temps).
Energie gratuite pour les agriculteurs
Mené en partenariat avec le ministère de l'Agriculture, l'Agence marocaine pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE) et le Crédit agricole du Maroc, ce programme rentre dans le cadre des initiatives lancées pour l’économie d’eau en irrigation. «L'économie d'énergie à travers le pompage solaire permettra à l'agriculteur d'avoir accès à une énergie gratuite», a affirmé M. Diouri. En effet, le grand besoin en eau des agriculteurs entraine un coût exorbitant pour l’irrigation. Ce qui limite généralement les plus petites structures.
Pour mener à bien le projet de pompage solaire, le ministère de tutelle compte sur le gisement solaire dont dispose le royaume avec plus de 3 000 heures par an d’ensoleillement, soit une irradiation de près 5 Kwh, par mètre carré et par jour. Grâce à ce programme, les petits et moyens agriculteurs pourront s'équiper de pompes à eau fonctionnant à l'électricité produite à partir des panneaux solaires. Ils pourront ainsi améliorer leur rendement et production, tout en économisant en eau et énergie.
Alléger la caisse de compensation
Outre cela, le programme de pompage solaire est présenté comme étant bénéfique pour l'Etat, dans le sens où il «réduira les charges de la Caisse de compensation allouées au gaz butane», a souligné Fouad Diouri. En effet, le butane est l’un des éléments qui alourdissent le plus la caisse de compensation. En 2009 par exemple, cet hydrocarbure, à lui seul, a mobilisé 54% des dépenses de compensation. C’est également un des facteurs qui justifie la collaboration entre le département de Diouri et celui d’Akhannouch, car les agriculteurs notamment pour l’irrigation, utilisent énormément les pompes à gaz de butane.
D’après Fouad Douiri, l’économie sur le gaz de butane, réalisée grâce au pompage solaire, permettra à l’Etat de récupérer le montant de l’aide sur trois à cinq ans. Le gouvernement semble via ce programme annoncer les couleurs de l’état futur de la caisse de compensation. Cependant, le sujet est plus problématique que ça. Le mois de juin tire bientôt à sa fin et la réforme se fait toujours attendre.