L’Emirati Etisalat devrait être le futur actionnaire majoritaire de Maroc Telecom. Son principal concurrent pour le rachat des actions d’IAM mises en vente par Vivendi, le Qatari Oordeoo, s’est en effet officiellement retiré vendredi dernier.
L’opérateur de Doha a justifié son retrait par la durée du processus de vente devenu trop «long». Il faut dire qu’en pratique, l'offre d'Ooredoo comportait un prix inférieur, comparée à celle d’Etisalat. Mais le groupe qatari est confronté depuis le début à l'opposition de Rabat dans ce dossier. En effet, l’Etat chérifien qui détient 33% du capital de Maroc Telecom aurait émis très tôt, son véto contre l’acquisition des parts de Vivendi par le Qatar.
Résultat d’un «lobbying très fort»
Même si Ooredoo a joué la carte de l’assurance pendant longtemps, se présentant comme candidat favori, le groupe qatari s’attendait à un éventuel échec depuis le mois de mai. Vivendi l’avait manifesté, puisqu’après réception des offres qatari et émirati, le conglomérat français avait uniquement contacté Etisalat, entamant même des négociations sur les clauses juridiques du contrat de vente.
«Les Emirats ont fait un lobbying très fort auprès de Rabat ces derniers mois et ils pensent qu’ils sont les bienvenus au Maroc. Ils ont une bonne relation avec le roi et surtout, une vue convergente sur le développement futur de l’opérateur», a confié au journal français Les Echos, une source proche de l’opérateur d'Abu Dhabi, faisant allusion à l’importante présence du groupe en Afrique subsaharienne.
Synergies africaines
Pour mémoire, dès la mise en vente des parts de Vivendi, la majorité des candidats étant peu ou pas présents en Afrique, visait une expansion sur le continent via le leader marocain des télécoms déjà implanté dans quatre pays subsahariens. Ce qui donnait l’impression que l’avantage de cette opération serait plus au profit du nouvel actionnaire majoritaire d'IAM. Cependant, Etisalat est déjà présent dans 10 pays subsahariens : Tanzanie, au Nigéria, en Egypte, au Soudan, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, au Gabon, au Niger et en Centrafrique. Cela représente une aubaine pour Maroc Telecom qui vise la conquête de plusieurs autres pays africains. Pour l'instant, les négociations se poursuivent entre Etisalat, Vivendi et l'Etat marocain.