Un cas de rage en Espagne importé du Maroc

Les autorités espagnoles s’activent en ce moment pour un cas de rage venu du Maroc, révèle l'agence de presse EFE. Le 1er juin dernier en effet, un pitbull a mordu quatre enfants dont l’un, âgé de deux ans et blessé au niveau du visage, est encore hospitalisé, à Tolède, une ville du Gouvernement de la Castille-la Manche (Est de l’Espagne). L’affaire a suscité un grand émoi, d’autant que les analyses réalisées par l'Institut de santé Charles III ont révélé que le chien en question était atteint de la rage. Il a été abattu au lendemain de l'incident par la police.

Le propriétaire du pitbull, résidant en Espagne, se serait rendu au Maroc quelques mois auparavant en compagnie de son chien. Pourtant vacciné une dizaine de jours avant le voyage, l'animal a tout de même contracté la maladie pendant le séjour, sans que son maître ne s’en aperçoive à son retour en Espagne. Pour plus de précision, l'Institut de santé Charles a prodécé au séquençage moléculaire du virus retrouvé chez l’animal et a confirmé son origine marocaine. Le propriétaire du pitbull a, quant à lui, été arrêté pour «négligence entraînant des blessures graves», puis libéré, rapporte La Tribune de Tolède. 

Les autorités de la Castille-la Manche mettent en place un dispositif leur permettant de faire face au risque de contamination d’autres animaux. Ils ont ainsi lancé une alerte dans tous les environs de Tolède afin d’attribuer un vaccin antirabique aux chats, furets et canidés. En outre, une opération sera lancée pour identifier les animaux qui auraient pu, d'une manière ou d'une autre, être en contact avec le pitbull.

La rage s’exporte, toujours pas de mesure sur le plan national

Ce nouveau cas de rage importé du Maroc rappelle les nombreux autres qui l’ont précédé, notamment celui de Nantes en 2011, ou celui constaté en région parisienne en 2008, pour ne citer que ceux-là. Autant d’incidents qui donnent une mauvaise image à l’entretien des chiens dans le pays. De manière générale, la rage est souvent propagée par les chiens errants, qui sont nombreux dans les villes marocaines, représentant ainsi un véritable danger pour la santé publique.

A Sidi Bennour par exemple, la situation était devenue si alarmante que l’Office régional de mise en valeur agricole, en collaboration avec les services vétérinaires et les différents arrondissements de la ville, a dû lancer, en avril 2012, un programme pour l’éradication du fléau. A Mohammedia au mois de septembre, les services vétérinaires et de la commune ont abattus une centaine de chiens errants. Mais les actions menées par les autorités ne sont pas plus importantes que cela. Or, le problème de la rage au Maroc prend de nouvelles proportions puisque des animaux en visite dans le pays contractent les maladies, parfois malgré leur vaccin et à l’insu de leurs propriétaires. Il serait tant que les autorités gouvernementales traitent sérieusement la question à l’échelle nationale.