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Grand Angle

France : Mahjoub Tobji, l’ancien militaire marocain, arrête sa grève de la faim

Mahjoub Tobji a mis un terme à sa grève de la faim. Installé en France depuis plusieurs années, cet ex-officier de l’armée marocaine avait recouru à ce geste «ultime» après avoir été privé pendant plusieurs mois de sa pension de retraite qui lui était versée par le Maroc.

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Il n’avait pas mangé depuis le 14 mai dernier. Mahjoub Tobji, ancien parachutiste de l’armée royale marocaine, vient de suspendre sa grève de la faim, après avoir obtenu gain de cause, annonce ce jeudi le quotidien français Sud Ouest. La Caisse marocaine de retraite (CMR) vient, en effet, de lui adresser un courrier lui garantissant la rétribution de ses allocations qu’il n’avait plus perçu depuis plus de cinq mois.

«Suite aux engagements tenus par des représentants de la Caisse marocaine de retraite, me garantissant une régularisation de ma situation au mois de juin 2013, je décide de suspendre provisoirement ma grève de la faim entamée depuis mardi 14 mai 2013 à ce jour», explique-t-il dans un communiqué relayé par le même journal.

Un changement d’adresse à l’origine ?

Selon la CMR, Mahjoub Tobji s’est retrouvé dans cette situation après avoir changé d’adresse sans l’avoir signalé. L’établissement aurait ainsi supposé que l’homme, âgé aujourd’hui de 69 ans, était décédé. «Concernant votre pension, et suite à la réception hier (mardi) de votre certificat de vie, nous avons procédé au rétablissement du paiement. Par conséquent, vous recevrez votre dû, à votre banque habituelle, à partir du 20 Juin (j+5 au plus)», peut-on lire dans le courrier de la CMR, publié par Demainonline.com. Mais selon l’ex-officier, les raisons de suspension de sa pension de retraite sont autres.

Manifestation devant le château du roi

Pour Mahjoub Tobji, c’est sa participation à un sit-in de protestation contre le régime marocain, en octobre 2012, devant le château du roi Mohammed VI, à Betz, dans l’Oise, qui en est la cause. La manifestation, organisée alors par le «Collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc», devait avoir lieu du 27 octobre au 2 novembre. Elle avait finalement été interdite par la préfecture de l'Oise pour «risque de trouble à l’ordre public». Cela n’a pas empêché la gendarmerie locale de dresser un procès verbal.  «Il a dû être envoyé au Maroc. Il y avait mon nom dessus», assure-t-il.

Son livre, intitulé «Les Officiers de sa majesté», paru en 2006, pourrait également avoir joué en sa défaveur, selon lui. Il y dénonce le pouvoir du général Hosni Benslimane, et sa détention «arbitraire» pendant vingt mois dans une prison au Maroc. L’ouvrage, tiré initialement à 5000 exemplaires, a depuis été réédité sept fois. 

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