La réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc s’embourbe davantage dans le tunnel de la confusion. Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani déclarait, dans un entretien accordé à la chaîne britannique BBC, qu’il ignorait les conditions des autorités algériennes pour la réalisation de cet objectif. Le lendemain c’est sur le site d’actualité TSA qu’un «haut diplomate», bien entendu sous couvert de l’anonymat, comme c’est de coutume dans ce genre de circonstance, de répliquer aux propos du PJDiste, énonçant les conditions, au nombre de trois, que son pays attend de Rabat avant tout retour à la normal d’avant août 1994. «Nos amis marocains savent pertinemment qu'il existe trois questions principales qui joueront en faveur ou en défaveur de cette réouverture et que la balle est dans leur camp», souligne ce responsable que tout indique qu’il s’agit du porte-parole des Affaires étrangères, Amr Belani.
«Chaque pays défend la position qui est la sienne sur la question du Sahara»
Dans le détail, le diplomate cite «l’arrêt de la campagne médiatique de dénigrement et l'attitude agressive vis-à-vis de l’Algérie ; une coopération réelle, concrète et efficiente contre l'agression que subit notre pays en matière d'infiltration massive de drogues». Lors de la réunion, le 9 avril à Alger, du Groupe 5+5 des ministres de l'Intérieur, Mohand Laenser a déclaré que «si le trafic de drogue est la cause qui justifie la fermeture des frontières, alors les frontières ne s’ouvriront jamais car il n’y a pas un seul pays au monde qui a réussi à éradiquer le trafic».
Quant au Sahara, l’interlocuteur «anonyme» du TSA, martèle que «les Marocains doivent définitivement admettre que l’Algérie a une position constante sur la question du Sahara occidental, cesser les amalgames en vue d'une bilatéralisation impossible de cette question et cesser de vouloir changer les règles de l'entente convenue entre les deux pays. Cette entente est claire : chaque pays défend la position qui est la sienne sur la question du Sahara occidental, tout en laissant le soin à l'ONU d'assumer les responsabilités qui sont les siennes».
Et de conclure que «toute autre démarche qui s’éloigne ou qui contrarie ces trois paramètres ne fera que polluer inutilement l’atmosphère, en rendant plus problématique un environnement que nous voulons propice à la normalisation complète de nos relations avec ce pays voisin et à la relance de l’intégration régionale». Voilà qui a le mérite d'être clair.