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Grand Angle

Maroc : Impacts concrets de la crise sur l’économie réelle

Longtemps ignorées, parfois marginalisées, trop souvent négligées, les conséquences de la crise économique mondiale sur l’économie nationale est devenue une réalité que peu de personnes – acteurs institutionnels, opérateurs économiques, responsables politiques, citoyens lambdas- ne peuvent nier.
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Aujourd’hui, il s’agit de diagnostiquer avec le plus de précision possible, les impacts directs et indirects de la crise sur le tissu socioéconomique. Quels sont les secteurs économiques les plus touchés et les populations les plus menacées ?

Si la récession des industries manufacturières est réelle, elle ne touche pas de la même manière et dans les mêmes proportions les différentes activités manufacturières. Au 1er semestre 2009, les secteurs les plus épargnés par la crise sont l’industrie du tabac (+15.1% par rapport à la même période de 2008), le papier et carton, les produits du travail des métaux, les instruments médicaux, de précision d’optique et horlogerie. L’industrie alimentaire a, quant à elle, connu une quasi-stagnation sur la même période.

D’un autre côté, les industries du textile habillement, du cuir/chaussures et de l’automobile sont les plus touchées par la crise. Les industriels du textile et de l’habillement ont connu un 4ème trimestre successif de baisse de la production. Les trois principaux produits du textile –ont baissé durant 4 derniers trimestres. Pour ce qui de l’industrie de l’habillement et fourrures, la production a chuté lors des quatre derniers trimestres. L’industrie automobile a également connu un 4ème trimestre successif de baisse de l’activité.

En outre, il faut y ajouter les secteurs du BTP et de l’immobilier qui marquent un sérieux ralentissement ces derniers mois. Hier, moteurs de croissance, ces deux «piliers» de l’économie nationale éprouvent des difficultés à rebondir. Est-ce les prémisses de la fin d’un cycle ? Où, une situation conjoncturelle ? Certainement, un peu des deux….

Au niveau des activités tertiaires, le tourisme aurait enregistré des chiffres encourageants au niveau du nombre des arrivées, cet été, mais pas un mot ni de commentaires (officiels) sur les revenus…touristiques, soit les recettes générées. Comme du reste sur le trend des transferts en devises des MRE ainsi que sur la situation du marché à l’export du phosphate.

A contrario, certains ministres commencent à employer le mot «crise» sans pour autant s’étaler sur le sujet. Ils préfèrent y faire (légèrement) référence, histoire de se donner bonne conscience. Peut-être…

Une attitude qui ne peut pas masquer certaines réalités comme celle qui se traduit par l’incapacité de la Bourse de Casablanca à se ressaisir. Une situation qui inquiète car de (très) nombreux acteurs institutionnels y sont très engagés.

Là où le bât blesse, c’est que la conjoncture sur fond de crise est particulièrement défavorable à des introductions boursières. A noter que des sociétés ont décidé de repousser à plus tard leur décision de s’introduire en bourse. Histoire d’y voir plus clair.

Du coup, la Bourse poursuit son trend baissier.

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