En l’espace de «huit ans, le coût de mon panier a triplé. Tout a augmenté : les prix des légumes, des fruits, du logement, de l’enseignement…», déplore une citoyenne interrogée par Maghrebia. «Il faut redresser la situation», clame-t-elle. Les élus se sont fait l’écho de ce cri de détresse au parlement la semaine dernière, interpellant le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane à prendre des mesures à ce sujet, selon la même source. «Les indicateurs sont inquiétants. On note une augmentation du taux de chômage. Une large frange de la société vit en-dessous du seuil de pauvreté», a déploré Hassan Bouhrize, député du Rassemblement national des indépendants.
Déséquilibre entre pouvoir d’achat et coût de la vie
Selon le président de la Fédération nationale des associations de consommateurs au Maroc [FNAC], Mohammed Benkaddour, la hausse des prix ces trois dernières années a considérablement affecté le pouvoir d’achat. Aujourd’hui, Il existe «un déséquilibre entre le pouvoir d’achat et le coût de la vie. La population n’arrive plus à supporter. Les choses se resserrent de plus en plus», déplore le militant des droits des consommateurs contacté par Yabiladi.
«Nous avons reçu beaucoup de plaintes concernant la hausse des prix, notamment le pétrole, et même concernant l’eau et l’électricité. Certaines familles n’arrivent plus à payer leurs factures», indique M. Benkaddour. En Août dernier, le Conseil national de soutien au Mouvement du 20 février avait organisé une manifestation contre la cherté de la vie, mais la situation reste toujours aussi déplorable. Le président de la FNAC reconnait qu’il n’y a pas eu que des hausses des prix. «Quelques baisses ont été enregistrées, mais en moyenne, les prix ont augmenté de 10% par rapport à l’année dernière», relève-t-il. Pour lui, il suffit de voir comment les crédits à la consommation ont augmenté ces derniers temps pour mesurer l’ampleur de la situation. «On tend vers le surendettement des familles. Les gens sont incapables de vivre grâce à leur salaire», souligne Me Benkaddour.
Face aux députés, Abdelilah Benkirane aurait simplement souligné que le gouvernement fait des efforts pour maintenir la stabilité des prix, notamment par le biais de prêts de la Caisse de compensation, la lutte contre la spéculation, et le contrôle du marché. Mais ces efforts semblent ne pas se faire ressentir en pratique. La réforme de la caisse de compensation attendue en juin prochain devrait apaiser la situation. Dans le cas contraire, l’on pourrait s’attendre à une réaction de la population.