Ce vendredi 21 juin à Rabat, le ministre des Affaires étrangères marocain a décoché des flèches en direction de l’Algérie. Lors du point de presse animé avec son homologue burkinabé, Karamoko Jean Marie Traoré, Nasser Bourita a déclaré que «le royaume est contre l’ingérence étrangère dans les affaires des pays du Sahel».
Le Maroc s’oppose, a-t-il souligné, aux «politiques des donneurs de leçons et de ceux qui considèrent que, étant donné qu’ils ont des frontières avec le Sahel, ils peuvent opter pour une politique de chantage».
«Dans le voisinage du Sahel, il y a des pays qui veulent gérer la situation par le chantage et régler leurs problèmes aux dépens de la stabilité régionale», a-t-il dénoncé. Et de préciser que l’approche de Rabat sur la question sahélienne s’inscrit, plutôt, «dans une logique de confiance en la capacité de ces pays à régler leurs propres problèmes».
Le ministre s’est félicité de l’adhésion des pays du Sahel à l’initiative lancée, le 6 novembre 2023, par le roi Mohammed VI devant leur permettre l’accès à l’océan Atlantique. «Il ne s’agissait pas de présenter une initiative clé en main aux pays du Sahel, mais de leur permettre de se l'approprier (…) Aujourd’hui, nous sommes dans une construction conjointe de cette initiative pour apporter une réponse commune et pour que les pays concernés apportent leur contribution», a-t-il indiqué. Et d’annoncer que la Task Force mise en place par le Maroc, le Mali, le Niger et le Burkina Faso s’est penchée, il y a deux semaines, sur l'opérationnalisation de cette initiative.
«Il est temps aujourd’hui de faire confiance aux pays du Sahel pour les aider à développer leur propre vision. Ils n’ont pas besoin de tuteurs mais de partenaires», a-t-il affirmé.