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Grand Angle

Le Polisario a refusé une demande de trêve de la MINURSO pendant le Ramadan

Le chef de la MINURSO a révélé, mardi, lors de son passage au Conseil de sécurité, que le Polisario a ignoré sa proposition de trêve pendant le Ramadan. Le Russe Alexander Ivanko a fait part aussi aux Quinze de la réponse du Front à ses préoccupations quant aux missiles tombés près de sites d’observations des casques bleus.

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Alexander Ivanko, chef de la MINURSO / DR
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Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, a présenté, mardi soir au Conseil de sécurité, un rapport sur la situation sur le terrain, depuis l’adoption de la résolution 2703 en octobre 2023.

Dans le document consulté par Yabiladi, le Russe a souligné que les casques bleus «n’ont constaté, jusqu’à présent aucun développement indiquant une escalade imminente» entre les Forces armées royales (FAR) et le Polisario. Sans tomber dans un optimisme exagéré, il s’est dit convaincu qu’«à moins qu'une cessation des hostilités ne soit obtenue, le potentiel d’une nouvelle escalade reste une réelle possibilité».

Tout en se félicitant d’une «amélioration» dans les opérations terrestres menées par ses éléments à l’Est du berm, depuis novembre, Ivanko a déploré le refus du Polisario d’autoriser «les vols de reconnaissance par hélicoptère» des équipes de MINURSO dans la zone tampon. Le Front limite aussi les patrouilles des casques bleus «dans un rayon de 20 kilomètres», a-t-il précisé.

Le Polisario n’a ni confirmé ni infirmé les missiles visant la MINURSO 

Alexander Ivanko a souligné que «des efforts sont en cours pour reprendre les réunions de liaison entre les commandants militaires régionaux du Polisario» et les responsables de sites d’observation de la mission onusienne situés à l’Est du berm.

Dans ce sens, il a regretté que la direction du Front refuse de le rencontrer dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien. Le Polisario avait en effet exigé d’accueillir le prédécesseur d’Ivanko, le Canadien Colin Stewart, dans sa «capitale autoproclamée» Bir Lahlou, dans la zone tampon. Une condition rejetée par les Nations unies.

Dans son rapport présenté au Conseil de sécurité, le Russe n’a d’ailleurs cité aucune réunion avec des membres du Polisario dans les camps de Tindouf. En revanche, il a évoqué sa visite, en novembre à Alger, marquée notamment par ses entretiens avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

Le chef de la MINURSO a révélé avoir soumis au Maroc et au Polisario une proposition de trêve pendant le mois du Ramadan. «Le Maroc a répondu en réitérant son engagement envers le cessez-le-feu de 1991, mais a souligné son droit à répondre aux attaques du Front Polisario». En revanche, le Polisario a attribué «au Maroc les causes profondes de la rupture du cessez-le-feu de 1991», estimant que l'«appel ignore la réalité actuelle du terrain».

Le Russe Ivanko a consacré plusieurs paragraphes aux missiles tirés par le Polisario, en octobre, novembre et décembre 2023, ayant pris pour cibles des installations civiles dont des points d’observation de la MINURSO. «J'ai contacté le coordonnateur du Front Polisario pour lui exprimer de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité et à la sûreté des sites de la MINURSO. Sans confirmer ni infirmer, le coordonnateur du Front Polisario m'a donné verbalement l'assurance que la sûreté et la sécurité du personnel de la MINURSO est prise très au sérieux», a-t-il indiqué.

Dans son rapport, Alexander Ivanko a fait l’impasse sur sa visite à Rabat, du 26 février au 1er mars, marquée notamment par ses rencontres avec les ambassadeurs des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie, de la France, de la Chine et de l’Espagne ainsi qu’avec des responsables marocains.

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