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Grand Angle

Elections aux Etats-Unis : Les résidents marocains peuvent-ils financer la campagne d’un candidat ?

Aux Etats-Unis, les particuliers et les comités d’action politique peuvent faire des dons aux candidats pendant les campagnes électorales. Bien qu’ils ne puissent pas voter, les résidents permanents dans le pays peuvent contribuer à ce financement.

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En novembre 2024, les électeurs américains choisiront le président des Etats-Unis pour les quatre prochaines années. Outre la participation au scrutin, les citoyens peuvent faire un don pour appuyer les campagnes électorales des candidats, en amont du jour du vote.

La plupart des fonds de soutien aux campagnes électorales aux Etats-Unis proviennent d’acteurs privés, que ce soient des particuliers parmi les citoyens américains, des comités d’action politique, des comités indépendants, ou même des étrangers résidents permanents.

Lors d’un point de presse tenu en ligne, mardi, par le Washington Foreign Press Center, le professeur de sciences politiques de l’Université du Massachusetts, Ray La Raja, a abordé le financement des campagnes électorales américaines. Affirmant qu’il n’existe «aucune limite aux dépenses politiques aux Etats-Unis», il a détaillé les mécanismes du financement de ces campagnes.

Le chercheur a expliqué notamment qu’en vertu du premier amendement de la Constitution américaine, «on ne peut plafonner combien un groupe ou un individu peut dépenser en politique».

Qui peut appuyer financièrement les campagnes électorales américaines ?

En d’autres termes, limiter les dépenses politiques aux Etats-Unis est considéré comme une violation de la liberté d’expression. S’il n’existe aucune limite au financement des campagnes, les limites aux contributions, elles, sont bien définies.

«Les partis peuvent fournir des moyens financiers aux candidats. Ils peuvent diffuser des annonces, aider à la mobilisation des électeurs comme dans d’autres pays...», a souligné La Raja. «Puis, il y a ce qu’on appelle les PAC : Political Action Committee». Il s’agit d’organisations parrainées par des entreprises, des syndicats et des groupes de défense qui collectent des fonds, pour les fournir ensuite aux politiques.

«Il y a aussi les donateurs individuels», qui peuvent «mettre des sommes illimitées à autant de candidats et de partis qu’ils souhaitent». Cependant, ils sont soumis à des plafonds de contribution. En vertu de la loi fédérale, les particuliers peuvent donner jusqu’à 3 300 $ par élection.

«Enfin, il y a les comités indépendants. Ces groupes sont indépendants, car ils ne contribuent pas aux campagnes. Au lieu de cela, ils dépensent l’argent directement pour aider un candidat, en diffusant des annonces. Maintenant, l’essentiel ici est qu’ils ne peuvent interagir ni avec le candidat, ni avec son parti, car cela compterait pour une contribution, qui sera limitée dans ce cas-là».

Les comités d’action politique peuvent donner 5 000 dollars par candidat et par élection, a encore détaillé La Raja.

Qu’en est-il des étrangers résidents permanents aux Etats-Unis ?

Dans le contexte des élections aux Etats-Unis, aucune contribution des étrangers n’est autorisée à part celle des résidents permanents non-citoyens. A cet effet, il faut être titulaire d’une «Green Card».

Développant davantage cet aspect auprès de Yabiladi, lors de ce briefing, La Raja a déclaré que les dons de soutien aux campagnes électorales par des étrangers est «légale», si ces derniers vivent aux Etats-Unis de manière permanente et régulière. «Ils sont ici en tant que résidents. Ils paient des impôts. Ils ne peuvent pas voter, évidemment, mais ils peuvent contribuer [au soutien financier, ndlr], de la même manière que le font les citoyens américains», a-t-il précisé.

«Ils donnent une somme limitée à leur candidat favori et ils donnent aux partis politiques. Ils peuvent donner aussi aux comités d’action politique. Mais leur statut établi par la Green Card ne leur permet pas de participer» en tant qu’électeurs, a encore expliqué La Raja.

«Je suppose qu’il y a un certain sentiment que cette personne est ici à long terme et qu’elle a un intérêt légitime dans la particiption politique», a commenté le chercheur. «Encore une fois, [les étrangers] n’ont pas le droit de vote. Certains diraient que le soutien financier d’une campagne électorale aurait plus d’influence que le vote en lui-même, mais les dispositions du scrutin sont ainsi faites», a conclu La Raja.

Ce briefing a été tenu dans le cadre d’une série de programmes des centres de presse étrangère, pour donner aux médias internationaux un aperçu direct du processus électoral américain, en amont du scrutin. Les journalistes étrangers participent aux séances d’information pour en savoir plus sur les élections américaines.

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