Le ministre en charge du Budget, Driss El Azami, annonçait récemment avec certitude la réforme de la caisse de compensation en 2013, soulignant cependant qu’aucun calendrier n’était défini. Aujourd’hui, les choses semblent fixées.
«Techniquement, la réforme du système de subventions est tout à fait prête», a déclaré Najib Boulif, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, dans un communiqué rendu public vendredi soir, rapporte Reuters. «Une fois que des pourparlers seront terminés et que la décision politique sera prise, [la réforme] sera lancée, a-t-il ajouté soulignant que les subventions des produits alimentaires et énergétiques seront revisitées en juin. En effet, ces subventions ont été les plus coûteuses totalisant une facture de 53 milliards de dirhams en 2012, contre 48,8 milliards en 2011, et 29,8 milliards en 2010.
1 000 dirhams/mois pour 2 millions de familles démunies
Le nouveau système préparé par le gouvernement prévoit des paiements mensuels en espèces de 1.000 dirhams destinés à près de 2 millions de familles les plus démunies. Ce système pourrait réduire la facture annuelle de 24 milliards de dirhams.
Point faible. Cette réforme pourrait prendre environ quatre ans, a indiqué Najib Boulif, relevant qu’elle pourrait éventuellement relever le taux d'inflation à 7%, contre 2% actuellement.
Risque d’appauvrissement de la classe moyenne?
L’urgence de la réforme de la caisse de compensation n’est plus à rappeler. Déjà à fin septembre 2012, la Trésorerie générale du royaume a constaté une augmentation des charges de la caisse de compensation de 30%. Et cette tendance à la hausse a été observée les mois suivants.
Aujourd’hui, le gouvernement est sous une sorte de pression. D’une part, le déficit budgétaire qui reste inquiétant; d'autre part, la société civile accablée par le coût de la vie, notamment la hausse des prix des carburants. Sur un autre régistre, les critiques du parti de l’Istiqlal dont le secrétaire général, Hamid Chabat, reproche au PJD la prise de décision concernant la caisse de compensation, jugée unilatérale. Sans parler des critiques des économistes quant à la sortie du trésor sur le marché financier international pour l’emprunt de 1,5 milliards de dollars. De son côté, le ministre des Finances Nizar Baraka, la réforme de la caisse de compensation présente un risque, celui de «l'appauvrissement de la classe moyenne», a-t-il récemment fait savoir lors d’un débat parlementaire.