Selon des déclarations du ministère des Finances à l’AFP, «le déficit budgétaire va s’élever à 5,6% à la fin de l'année en cours, contre 6,2% en 2011» ce dernier qui, lui-même était très alarmant. Sans prendre en compte les recettes de privatisation estimées à 3,4 milliards de dirhams, on arrive «autour de 6%» [6,9% l'an dernier], selon la même source.
Une prévision qui confirme les propos tenus récemment par le ministre des Finances, Nizar Baraka. Dans une interview accordée à l’Economiste, il reconnaissait que le Maroc pourrait enregistrer «un déficit budgétaire plus important que les projections de la loi de Finances». Ceci en raison de la hausse des prix du carburant à la pompe et la faible croissance du PIB.
De son côté, le gouverneur de Bank Al Maghrib [BAM], Abdelatif Jouahri, a estimé le déficit de cette année à 6,2%, lors d’un point de presse après la réunion du Conseil de la Banque centrale, mardi 18 décembre, rapporte L’Economiste. L’on pourrait en conclure que le déficit budgétaire pour le compte de l’année 2012 devrait être inférieur ou égal à celui de l’an dernier.
Réforme de caisse de compensation, urgente et difficile
Tous s’accordent toutefois sur une chose : l’urgence d’une réforme de la caisse de compensation. D’autant que cette caisse absorbe des finances très importantes. Le projet de loi de finance 2013 y a consacré la modique somme de 50 milliards de dirhams. Et selon BAM, la charge de compensation totaliserait 55 milliards de dirhams cette année. En y ajoutant les arriérés, elle devrait atteindre les sommets et plomber les comptes publics.
D’après M. Jouahri, il faut de toute évidence «réformer cette caisse de compensation», mais, «c'est une réforme difficile du point de vue politique». Pour sa part, le ministre du budget, Driss El Azami a confié à l’AFP que cette réforme devrait «intervenir en 2013 mais rien n'est arrêté en terme de calendrier». Ce pourrait être la décision prise à l’issue de la rencontre entre le roi Mohammed VI, Abdelilah Benkirane et Driss El Azami.
Par ailleurs, le Maroc s’est engagé à réduire son déficit budgétaire à 3% du PIB d’ici 2016. Pour y arriver, il devra faire un effort budgétaire de «six à huit milliards de dirhams annuels» afin de diminuer son déficit de 1% par an. A noter que le projet de budget prévoit un déficit de 4,8% dès 2013.