Maroc : Le safran de Taliouine, commercialisé dans les grandes surfaces

Marjane et Maghreb Taswik sont les deux enseignes chargées de la commercialisation du safran de Taliouine. Pour garantir au consommateur la qualité du produit, l’épice sera commercialisée sous le label AOP [Appellation d’origine protégée], rapporte L'Economiste. Selon le président de la Fédération marocaine interprofessionnelle de safran, Mohamed Belhoussine, l’obtention de ce label ainsi que l’organisation en Groupement d’Intérêt Economique [GIE], «sont une avancée remarquable dans cette filière du safran». De plus, cela représente également le gage de la valorisation et la bonne répartition des revenus chez des producteurs.

38 dirhams le gramme

L’or rouge sera disponible en flacon d’un gramme. Ainsi, Marjane disposera de 5 kilogrammes de safran, soit 5000 flacons vendus chacun à 38 dirhams. Cher ? «oui et à juste titre», diraient les producteurs. Le safran est une épice rare, issue d’une fleur [crocus sativus] dont la culture exige des conditions climatiques drastiques. Pire, cette fleur ne peut être cueillie que de mi-octobre à mi-novembre, pendant seulement deux à trois heures par jour, à l'aube, avant qu’elle ne s’ouvre. Pour obtenir un gramme de safran sec, il faudrait cueillir environ 200 fleurs. Dur labeur.

Immédiatement exporté

Sans attendre, les autorités ont décidé d’exporter le safran labellisé AOP, parallèlement à la mise en vente locale dans les grandes surfaces. Et c’est la tâche qui incombe à Maghreb Taswik. Dans le cadre de la phase de lancement, 500 flacons de un gramme chacun seront distribués à l’étranger. Par ailleurs, une convention a été signée avec une société belge pour l’achat de 15 kilogrammes de safran par an, indique M. Belhoussine. A noter que le Maroc esporte déjà plus de 90% de sa production de safran, les principaux pays concernés étant la France, l'Espagne et les Etats-Unis.

Même si l’adoption du label AOP est un atout indéniable, l’informel menace sérieusement la filière. Pour résoudre ce problème, «tous les agriculteurs devraient adhérer à une coopérative, faute de quoi la filière reste instable et négligée», indiquait récemment à l’AFP Mohamed Basaid du groupement de coopératives Dar safran. Ce que les professionnels font au fur et à mesure.

Une fois la phase de lancement passée, peut-être d'autres enseignes outre Marjane et Maghreb Taswik ontiendront l'autorisation de commercialiser les flaconcs de safran AOP.