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Grand Angle

Malaisie : Un Algérien se dit d’origine marocaine et crée une secte prônant la fin du monde

Un citoyen algérien prétendument marocain et se disant descendant du prophète Mohammed a fondé une secte religieuse qui prédit la fin du monde. Le gouvernement malaisien est intervenu et a confirmé sa nationalité du concerné, tout en établissant l’absence de toute la lignée du prophète.

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Un citoyen algérien nommé Mohamed Amin Ouradj, surnommé «Mawla Amin», a créé la controverse en Malaisie. Il y a quelques mois, il s’est fait connaître par la création d’une secte religieuse, tout en se prétendant être un descendant marocain du prophète Mohammed. Au vu du nombre grandissant de ses adeptes, les autorités sécuritaires malaisiennes ont annoncé qu’elles surveillaient de près le concerné et ses partisans.

Muhammad Naeem bin Mukhtar, ministre malaisien des Affaires religieuses au sein du bureau du Premier ministre en Malaisie, a déclaré que le fanatisme et l’extrémisme, sous toutes leurs formes, mettaient en danger les individus et la société. Il a souligné que son département suivait les informations véhiculées à ce sujet, depuis le 20 février 2024, concernant les allégations de «la lignée sacrée du Prophète».

«Le département des affaires religieuses du Premier ministre, par l’intermédiaire du ministère du développement islamique de Malaisie (Jakim), coopérera étroitement avec les autorités religieuses, en particulier les départements religieux islamiques de l’Etat et la police, pour enquêter sur ces révélations», a-t-il fait savoir, dans une déclaration publiée plus tôt en février.

Le ministre Muhammad Naeem bin Mukhtar a par ailleurs souligné que son administration ne tolérerait aucune tentative d’exploitation de la religion à des fins personnelles ou collectives. Il a conseillé à chacun de «toujours consulter les départements religieux islamiques de l’Etat» concernant l’accréditation des imams et de prédicateurs, afin de garantir que les messages promus par ces personnes soient conformes aux enseignements cultuels.

Le responsable a affirmé que «toutes les parties sont priées de respecter l’équilibre des connaissances et des faits, tout en s’abstenant de tout fanatisme religieux et de tout extrémisme».

Les autorités malaisiennes appellent à la prudence, le Maroc réagit

Au Maroc, les allégations du chef de la secte ont fait réagir le ministère des Affaires étrangères. La diplomatie marocaine a récemment confirmé que Mohamed Amin Ouradj n’était pas un citoyen marocain, bien qu’il ait épousé une ressortissante marocaine en 2014. Le département a également précisé que l’homme âgé de 40 ans n’avait aucune affiliation à la lignée idrisside et à celle du prophète musulman.

Mohammad Fahmi Ngah, président du Comité de l’innovation islamique et culturelle de l’Etat de Selangor, a pour sa part exhorté les musulmans de la région à ne pas se laisser tromper par des individus prétendant être des descendants du prophète. Par la même occasion, il a mis en garde contre des affirmations telles que celles formulées par Mawla Mohamed Amin Al Hassani et a conseillé de consulter le département religieux islamique ou le bureau du Mufti pour vérifier les informations véhiculées.

En outre, le responsable a souligné que le gouvernement de Selangor ne tolérerait pas que des individus soulèvent des doutes et fassent de la désinformation au sein des musulmans. Dans ce sens, il a déclaré coopérer avec la police et le ministère de l’Immigration, pour empêcher ces personnes d’accéder à l’Etat. Le conseiller exécutif Mohd Shahzihan a également révélé que les enquêtes ont montré qu’une école de Selangor aurait accueilli le prédicateur, lors de sa visite l’année dernière.

Le directeur d’une école islamique de Selangor est en effet accusé de faire la promotion pour le «Mawla Amin», de collecter illégalement des fonds publics et de tentative de création d’une secte en prévision de la fin du monde.

A la suite de la publication de cet article sur Yabiladi, l’entourage du concerné a affirmé qu’il était bien de nationalité marocaine. Photo de carte d’identité à l’appui, les proches indiquent que Mawla Amin est né en Algérie en 1982, mais qu’un document prouvant sa nationalité marocaine a été fourni par le tribunal de première instance de Fès.

La même source a également déclaré que sa lignée était établie, comme en attesterait un document confirmant sa descendance. Par ailleurs, l’entourage a nié toute arrestation en fournissant des photos, qui, selon la source, dateraient du dimanche 25 février au mausolée de Moulay Abdeslam Ibn Machich (province de Larache). D’autres images le montrent au mausolée de Moulay Idris, près de Fès.

Par la même occasion, l’entourage a fait savoir que la correspondance attribuée au ministère marocain des Affaires étrangères et reprise par des médias en Malaisie ainsi qu’au Maroc, confirmant que Mawla Amin n’est pas un citoyen marocain, serait un élément faux. La même source déplore ainsi ce qu’elle a qualifié de campagne mensongère.

Article modifié le 29/02/2024 à 12h25

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