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Grand Angle

Pays-Bas : Ouverture du procès d’un cadre antiterroriste pour fuite de données vers le Maroc

Ce mercredi, un ancien membre du service sécuritaire antiterroriste des Pays-Bas, le Coordonnateur national pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme (NCTV), a comparu devant la justice pour l’ouverture de son procès. Arrêté en octobre 2023, il est soupçonné d’avoir fait fuiter des informations secrètes au profit du Maroc.

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Résident à Rotterdam, un ancien membre du Coordonnateur national pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme (NCTV) est accusé d’avoir partagé des documents classés avec les services des renseignements extérieurs de son pays d’origine. Porteur des nationalités marocaine et néerlandaise, Abderrahim M. est ainsi poursuivi pour des faits d’espionnage.

Lors de la première audience dans le cadre de cette affaire, ce mercredi 7 février 2024, le procureur a déclaré que le suspect aurait été en possession de près de 1 000 documents. Il présume que certains auraient été partagés avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED) au Maroc.

Les autorités néerlandaises ont arrêté le mis en cause à l’aéroport de Schiphol, en octobre 2023, alors qu’il se rendait au Maroc. A son domicile, les perquisitions auraient permis mettre la main sur 300 supports de données, contenant 65 téraoctets de données, soit l’équivalent de près de 11,5 milliards de pages A4.

Pour le procureur, ce chiffre est «incroyablement élevé» et analyser les éléments saisis a nécessité un «travail colossal», comme le rapporte De Telegraaf. Par ailleurs, les enquêteurs ont révélé que l’homme avait sur lui plusieurs supports de données, lors de son arrestation, suggérant qu’il aurait cherché à les acheminer vers le Maroc.

Selon les enquêteurs, le mis en cause se serait rendu fréquemment au Maroc. Aussi, il aurait pris part à des réunions avec des membres des services secrets marocains, indique le ministère public néerlandais.

Le mis en cause aurait imprimé des documents classifiés pour les emporter chez lui

Les services de renseignement et de sécurité néerlandais affirment avoir découvert les noms de quatre employés de la DGED, qui auraient eu des échanges avec Abderrahim M. Ces contacts auraient également été retrouvés sur le téléphone du concerné, rapporte le journal néerlandais.

L’enquête a débuté en octobre, lorsque les renseignement néerlandais ont appris que depuis son lieu de travail, Abderrahim aurait imprimé des informations classifiées pour les emporté chez lui. En cas de culpabilité, le concerné encourt une peine de quinze ans de prison.

Des images de vidéosurveillance auraient montré l’homme en train d’imprimer des informations classifiées, provenant des systèmes NCTV, avant de les mettre dans son sac. «Le décompte s’élève désormais à 928 documents étatiques secrets, dont 345 émanant de l’AIVD et 65 du service de renseignement militaire du MIVD», selon les investigations. Pour sa part, l’avocat d’El M., Bart Nooitgedagt, soutien que la loyauté son client envers les Pays-Bas est sans équivoque, selon De Telegraaf.

Dans le contexte diplomatique, de telles affaires créent des tensions entre les pays. Ces dernières années, le Maroc et le Pays-Bas ont œuvré à surmonter la période de froid diplomatique, né des critiques de La Haye à l’égard du traitement réservé par Rabat aux manifestations du Hirak Rif.

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