Maroc : Une usager de la RAM victime de discrimination

Amina Slaoui n’oubliera pas de sitôt son voyage dans un avion de la RAM le 23 décembre dernier. Vice-présidente de l’Amicale Marocaine des Handicapés, cette mère de 4 enfants est paraplégique depuis 20 ans suite à un accident de vélo. Frustrée et se sentant humiliée, elle a adressé un courrier au président de la RAM pour dénoncer son manque de considération à l’égard de ses clients handicapés. Elle tient également à rappeler à Yabiladi que la nouvelle Constitution rejette toute discrimination à l’égard des personnes handicapées.

Publié Le 26/12/2012 à 14h00

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Monsieur le Président,

Par la présente, je me permets de vous écrire pour vous faire part de mon profond mécontentement quant à la prise en charge des personnes handicapées par la RAM. Je suis paraplégique depuis 20 ans et suis amenée à souvent prendre l’avion. En un mois, j’ai effectué 3 vols sur la RAM et je constate que la qualité du service d’assistance aux personnes à mobilité réduite s’est considérablement dégradée ce qui est indigne d’une compagnie comme la vôtre.

• le personnel de la société ECN/RAM n’est pas formé à la prise en charge des personnes handicapées. Cela peut constituer un danger pour les personnes souffrant d’un handicap lourd dont l’état nécessite une prise en charge adaptée à leur pathologie. Or d’après mes renseignements, jusqu’ à 200 personnes par jour bénéficient de ce service d’assistance en période de pointe.

• Les fauteuils qui nous permettent de nous déplacer à l’intérieur de l’avion, au nombre de deux seulement pour tout l’aéroport Mohammed V, sont dans un état lamentable. J’ai personnellement refusé de m’y asseoir vu l’état de saleté repoussant pour l’un et de délabrement avancé pour l’autre. C’est finalement mon mari qui m’a porté jusqu’à mon siège. Je trouve cela inadmissible.

• idem pour les fauteuils roulants utilisés dans l’aérogare.

• Les camions qui effectuent les transports lorsque l’avion est au large sont tous les 2 en panne. Le 23 décembre 2012, à l’arrivée de Paris, je suis restée très exactement 40 mn après le départ des passagers, seule avec le personnel chargé du ménage, à attendre que l’on vienne me chercher, pour finalement descendre sur mon fauteuil personnel, portée par 4 personnes.

Outre les sentiments de frustration, de colère et d’humiliation que nous pouvons légitimement éprouver à la suite de tels traitements, il en va de la dignité de la personne handicapée. Mais peut être faut il vivre de telles situations pour pouvoir réellement en comprendre la portée ?

Dans l’attente de votre retour, veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués.