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Grand Angle

Maroc : Nissan divorce de Renault à Tanger

Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé ce lundi la suspension de sa participation au projet d'usine commune avec son allié français Renault à Tanger, dans le nord du Maroc. La décision de Nissan est liée à un plan rigoureux visant à surmonter la crise mondiale actuelle.
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Il y a deux semaines, « El Pais » annonçait une intention d'abandon par Nissan du projet commun avec Renault de construction d'usine à Tanger, ajoutant que Nissan affichait alors une volonté de relocalisation à Barcelone, de sa production initialement prévue à Tanger. Après avoir révisé en forte baisse ses prévisions financières, le constructeur japonais a tout simplement décidé de laisser seul son allier français continuer l'aventure. « Nissan suspendra sa participation au projet industriel près de Tanger, que Renault poursuivra seul », a déclaré Carlos Ghosn, PDG de l'alliance Renault-Nissan, lors d'une conférence de presse.

L'usine qui devait s'ouvrir en 2010 avec 6.000 emplois directs, allait produire 200.000 véhicules par an pour atteindre 400.000 véhicules en 2013. Nissan comptait y fabriquer des fourgonnettes. Comme annoncé par « El Pais », le corollaire de cette suspension sera sans doute la construction d'une usine moins importante par Renault, pour y produire ses voitures low-cost, Dacia. Un autre projet des deux constructeurs en Inde est maintenu mais sera révisé selon les dirigeants de Nissan.

À l'instar des autres constructeurs de voitures, Nissan est frappé par la crise économique mondiale. Le groupe japonais table sur une perte annuelle selon l'AFP de 265 milliards de yens (2,2 milliard d'euros) à la fin de l'exercice 2008-2009 (qui se termine en mars) au lieu d'un bénéfice de 160 milliards de yens auparavant escompté. Cette forte baisse se traduira par des suppressions d'emploi lors du prochain exercice fiscal (avril 2009-mars 2010). À cet effet, Carlos Ghosn déclarait à la conférence de presse suivie par l'AFP, qu'« en réaction à cette crise, qui n'est pas de notre fait, nous devons réévaluer nos effectifs mondiaux ». Au total, 20.000 postes seront supprimés via l'arrêt des « embauches dans les pays où les coûts du travail sont les plus élevés, le non renouvellement des contrats intérimaires ainsi que des plans de départs déjà annoncés dans plusieurs pays comme l'Espagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Japon » écrit sur son site internet le quotidien économique français « Les Echos ». Les effectifs mondiaux de Nissan seront réduits de 8,5% au 31 mars 2010.

En outre aucune usine ne sera fermée par le groupe selon son PDG rapporté par l'AFP. « Nous pourrions réduire les capacités de production, mais nous n'avons aucun projet de fermer des usines ».

Les autres mesures prises par Nissan sont: la suspension du plan stratégique « GT 2012 ». Dévoilé en mai 2008, ce plan était orienté en 5 ans sur la Croissance (''G''=Growth) et la Confiance (''T''=Trust). Une autre mesure vise à réduire de 787.000 unités la production pendant l'exercice en cours. Enfin Nissan prévoit aussi la suspension du versement d'un dividende de fin d'année à ses actionnaires, de même que la compression des rémunérations de ses dirigeants.

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