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Grand Angle

L’administration Biden a-t-elle demandé à des Etats arabes de condamner l’opération du Hamas ?

L’administration Biden a fait pression sur les Etats arabes ayant rétabli des relations diplomatiques avec Israël afin qu’ils condamnent l’opération militaire menée par le Hamas. Si les Emirats arabes unis ont, pour des considérations internes, répondu favorablement à l’appel de Washington, le Maroc a choisi la modération.

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L’escalade militaire entre Israël et le mouvement islamiste Hamas se poursuit. Parallèlement aux tirs et aux ripostes de part et d’autre, l’administration Biden a tenté de convaincre les Etats arabes signataires des Accords d’Abraham de condamner ce qu’elle a qualifié d’«invasion» du territoire israélien, lancée samedi par la branche armée du Hamas, selon «un responsable américain» cité par Axios.

Jusqu’à présent, la pression de Washington n’a pas eu l’effet escompté, à l’exception de l’adhésion totale des Emirats arabes unis. Le ministère émirati des Affaires étrangères a estimé, dans un communiqué, que «les attaques lancées par le Hamas contre les villes et villages israéliens proches de la bande de Gaza, y compris les tirs de milliers de roquettes sur les centres de population, constituent une escalade dangereuse et flagrante».

Abou Dhabi a exprimé «son profond mécontentement face aux informations selon lesquelles des civils israéliens auraient été kidnappés chez eux comme otages, et appelle à la nécessité pour les civils des deux côtés de bénéficier de la pleine protection du droit international humanitaire et de ne pas être la cible du conflit». Cette position ne constitue pas une surprise, sachant que le mouvement islamiste palestinien est classé dans la liste des organisations terroristes par les Emirats. En juin 2021, Abou Dhabi a invité les pays occidentaux à lui emboîter le pas.

Le Forum du Néguev prévu au Maroc risque d’être reporté

Entre ses obligations politiques en sa qualité de signataire des Accords d’Abraham et son opinion publique, largement pro-Palestine, le Maroc a choisi la modération. Samedi et dimanche, il a autorisé l’organisation de manifestations de soutien à la Palestine.

Par ailleurs, le royaume a «exprimé sa profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation et au déclenchement des actions militaires dans la bande de Gaza et condamne les attaques contre les civils d’où qu’ils soient», à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Rabat, qui assure la présidence du conseil exécutif de la Ligue arabe, a appelé aussi à une réunion urgente de l’organisation panarabe pour examiner la situation en Palestine.

La diplomatie marocaine a précisé que «le Royaume, qui n’a eu de cesse de mettre en garde contre les répercussions du blocage politique sur la paix dans la région et contre les risques d’aggravation des tensions qui en résulte, appelle à un arrêt immédiat de tous les actes de violences et à un retour à l’apaisement, tout en évitant toutes les formes d’escalade pouvant saper les chances de paix dans la région».

Justement, les «chances de paix dans la région» devraient être examinées au Maroc, lors de la deuxième édition du Forum du Néguev. Un dossier que le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Antony Blinken, devrait aborder à Rabat avec son homologue marocain, Nasser Bourita, dans les semaines à venir. Un déplacement qui, dans le contexte de l’escalade militaire en Palestine, risque d’être annulé, a reconnu un responsable de l’administration Biden dans ses déclarations au site Axios.

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